Si l'Association française du family office a mis du temps à se développer, les progrès, après trois ans d'activité, sont visibles. La structure, qui possède désormais un site internet (www.affo.asso.fr), accueille une trentaine de membres. A l'origine de la création de l'association se trouve un groupe de fondateurs, se connaissant déjà entre eux, qui ont été rejoints par d'autres - notaires, avocats, spécialistes de la gestion d'actifs - venus spontanément , résume Bernard Camblain, son président. L'association s'ouvre également aux représentants de familles et de family offices dont les noms demeurent confidentiels.
Retard de la France
Preuve d'une reconnaissance au-delà de nos frontières, l'anniversaire de l'association a été l'occasion de présenter une étude consacrée aux tendances du family office commentée par des représentants des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la Suisse. Son but : Comparer deux blocs à présence économique comparable : les Etats-Unis et l'Europe.
L'étude révèle que le marché est très atomisé dans tous les pays : Il n'y a pas de leader, même s'il existe des références. Si les types d'acteurs rencontrés offrent des prestations de natures relativement proches, les family offices dédiés et ceux qui proposent leurs services à plusieurs familles sont beaucoup plus nombreux aux Etats-Unis et restent peu développés en France.
L'Hexagone recense, en effet, entre 20 et 30 family offices dédiés à des fortunes d'au moins 60 à 100 millions d'euros et moins d'une dizaine de multi-family offices dédiés à des familles détenant plus de 15 millions d'euros d'actifs financiers. Outre-Atlantique, où le marché est entré dans une phase de croissance, il y a aujourd'hui plus de 3.000 family offices. La problématique de facturation des prestations est aussi abordée par l'étude. Un sujet difficile à résoudre partout, même aux Etats-Unis où la facturation est supposée être mieux acceptée , explique Bernard Camblain.
Tendances
Certaines tendances émergentes ont été citées, dont le développement de la philanthropie et la présence de multi-family offices indépendants. Un phénomène qui ne se ressent pas encore en France, car le modèle économique n'est pas évident à mettre en place. Quoi qu'il en soit, le marché du family office se situe par essence sur une niche et son développement devrait passer par la captation d'un cercle plus large, notamment en France. A côté des grandes fortunes, il faudra développer une offre pour les fortunes intermédiaires , conclut Bernard Camblain. En clair, cela s'appelle descendre en gamme...
Principaux membres de l'association