Et si vous profitiez des fêtes de fin d’année pour vous inscrire à des campus virtuels afin d’étoffer votre CV…
Face à l’atonie de l’emploi dans le monde et à la difficulté pour les jeunes diplômés de démarrer une carrière, certains commencent à douter : le jeu en vaut-il la chandelle ? Par jeu, entendez les années d’études. Au lieu de suivre un cursus diplômant en quatre ans, de plus en plus d’Américains se tournent vers les Massive Open Online Courses (MOOC), ces cours en ligne gratuits et ouverts aux foules, calés sur l’enseignement d’universités prestigieuses (The New York Times).
Fort de son succès, le phénomène est en train de s’étendre à d’autres pays comme le Canada, l’Inde ou la Suisse. Ainsi, HEC Montréal a récemment lancé EDUlib, une initiative visant à rendre disponible en accès libre une formation universitaire de haute qualité en français dans le domaine de la gestion. Le prochain cours sera intitulé « Comprendre les états financiers ». Encore faut-il vous dépêcher avant que les inscriptions ne soient closes.
De son côté, l’École polytechnique fédérale de Lausanne propose elle aussi des cours gratuits en ligne où 35 000 personnes se sont inscrites cette année. Elle devient la première université européenne à rejoindre la plateforme américaine Coursera comptant 15 autres institutions partenaires et permettant à un nombre illimité d’étudiants de suivre gratuitement des cours universitaires dans divers domaines. Contestant l’hégémonie américaine, d’autres plateformes sont en train de se constituer telles que Futurelearn qui regroupera 12 universités britanniques parmi les plus prestigieuses.
Enfin, la Sunstone Business School vient tout juste d’annoncer le lancement du premier MOOC… en Inde. Plus de 1000 étudiants de toutes nationalités se sont déjà inscrits aux différentes formations. L’enseignement sera délivré via différents outils pédagogiques tels que des vidéos, des webinars, des exercices de simulation, des études de cas et des discussions. « Lorsqu’un étudiant nous rejoint, il rejoint par la même occasion une communauté de participants aux expériences diverses, ce qui lui permet de mieux apprendre et de réseauter avec les membres du groupe », explique Megha Khatri, Program Manager chez Sunstone Business School.
Le diplôme ne fait pas le moine !
En attendant que les campus virtuels débarquent en France, il reste à savoir si les étudiants en finance vont succomber ou non aux charmes de ces cours en ligne gratuits. Certes, rien ne remplacera une scolarité complète effectuée dans une grande école de commerce ou d’ingénieurs mais les campus virtuels peuvent intéresser de près les étudiants qui n’ont soit pas été retenus ou n’ont pas eu les moyens de payer les frais d’inscription. Qui plus est, à l’heure où les doubles cursus sont particulièrement appréciés de certains recruteurs, il peut être utile d’ajouter quelques lignes à son CV. Sans même parler des robots qui risquent d’augmenter vos chances d’être sélectionnés s’ils tombent sur le nom d’une grande école inscrite sur votre CV. Bref, l’idéal pour certains diplômés en finance désireux de combler le fossé qui les sépare des diplômés des grandes écoles.
D’autant plus que le diplôme n’est pas tout ! Certes, le phénomène du clonage est particulièrement significatif sur les critères de formation initiale. Néanmoins, « aux yeux des recruteurs, l’image de marque de l’école ne suffit plus, ils privilégient tout ce qui relève de la mécanique d’action. En étant dynamique et en adoptant un esprit entrepreneurial, l’insertion professionnelle sera d’autant plus rapide et réussie », confirme Jean-Christophe Le Feuvre, PDG du cabinet de recrutement Piana HR Group. « La crise n’a pas eu d’influence directe sur les critères majeurs de sélection. L’expérience d’un métier et la personnalité restent en tête des critères de recrutement exigés par le client », révèle pour sa part une étude menée l’an dernier par Oasys Consultants auprès de plus de 90 cabinets français et internationaux spécialisés dans le recrutement et la chasse de tête. C’est donc l’occasion à jamais de faire la différence…