À Londres, qui paye le mieux : les banques américaines, japonaises ou allemandes ?
Nous avions récemment découvert d’énormes écarts de rémunérations sur la place financière parisienne, avec des établissements bancaires de Tier 1 (BofA ML, Citi, CS, DB, GS, JP, MS, UBS) payant en moyenne leurs collaborateurs 70% de plus que leurs concurrents, principalement français. La City enregistrait, quant à elle, des écarts beaucoup moins marqués de l’ordre de 20%, tous niveaux d’ancienneté confondus. Cependant, une nouvelle étude du site Internet Emolument.com, spécialiste des rémunérations dans l’industrie financière, montre qu’il y a un autre critère bien plus différentiant que le fait d’appartenir ou non à un établissement Tier 1, c’est la nationalité de la banque.
Le site s’est intéressé aux banquiers travaillant à Londres dans la recherche, la vente, le trading et le conseil / origination à un niveau de « director » (échantillon de plus 500 professionnels). Résultat : les écarts sur les rémunérations 2013-2014 sont énormes entre les banques américaines, qui apparaissent sans surprise les plus généreuses, et à l’autre bout du spectre les banques espagnoles - avec un différentiel de 106% sur la rémunération globale à niveau de poste égal !
Les établissements japonais et allemands se situent à la 2e et 3e de ce classement, mais payent tout de même leurs directeurs 35k£ de moins que leurs concurrents américains.
Plus étonnant, les banques françaises se placent en 6e position juste devant les banques britanniques grâce à un niveau de bonus supérieur légèrement supérieur, à 109 k£ pour un banquier avec le grade de directeur dans une banque française, soit tout de même 63% de moins que pour ses collègues employés par un établissement américain.
Si les banques britanniques se situent bien dans la moyenne londonienne des fixes, situé à 154k£, elles ont manifestement offert ces deux dernières années des variables en-deçà du marché (100k£ en comparaison au bonus médian de 125k£ des directeurs en banque d’investissement à Londres).
« Les banques américaines se montrent culturellement plus enclines à mettre en place des structures de rémunération très incitatives tandis que les banques européennes mettent en avant une meilleure sécurité de l'emploi avec des rémunérations variables en cash inférieures », constate Robert Benson, CEO du site Emolument.com. Le bonus dans les banques américaines représente environ 100% en moyenne du fixe des directeurs, quand dans les banques européennes le ratio est plutôt de 70%.
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