Et si le verdict des prud’hommes dans le procès Kerviel donnait des idées à d’autres ?
Faut-il y voir une relation de cause à effet ? Toujours est-il que quelques jours à peine après le verdict du tribunal des prud’hommes en faveur de l’ex-trader de la SocGen Jérôme Kerviel qui ont condamné son ancien employeur à lui verser plus de 455.000 euros, c’est un autre trader français qui a décidé de porter plainte à son tour devant les tribunaux français, selon Bloomberg.
Il s’agit en l’occurrence d’un dénommé Philippe de Gentile, âgé de 63 ans et ancien responsable des financements énergie et commodities au bureau genevois de BNP Paribas qui, aux dires de son avocate Chantal Giraud-van Gaver, aurait été ‘sacrifié’ lors d’une enquête menée par les autorités américaines dans le cadre d’accusations selon lesquelles la banque de la rue d’Antin aurait violé l’embargo entre 2004 et 2012 impliquant des transactions avec le Soudan, l'Iran et Cuba.
Pour rappel, BNP Paribas avait accepté de payer une amende record de 9 milliards de dollars aux États-Unis après avoir admis qu'elle avait effectué des transactions interdites. Toujours selon son avocate, le nom de Philippe de Gentile aurait alors été donné en pâture par la banque aux autorités américaines désireuses d’obtenir des noms. Ce que la banque a démenti, estimant que Philippe de Gentile était « responsable d’actes graves allant à l'encontre de son contrat ».
2,8 millions d’euros réclamés
Lorsque l’avocate de Philippe de Gentile a rappelé dans la salle d’audience du tribunal à Paris qu’il gagnait 52.850 euros par mois lorsqu’il travaillait chez BNP Paribas, cela a suscité l’indignation de l’auditoire plutôt habitué à traiter de cas de managers intermédiaires ne gagnant pas le dixième de cette somme. Quoiqu’il en soit, le plaignant demande d’être indemnisé à hauteur de 2,8 millions d’euros et le tribunal devra rendre son verdict le 28 juillet prochain. En attendant, cette affaire vient s’ajouter aux nombreuses plaintes déposées en justice par des banquiers ayant été licenciés au cours des enquêtes réglementaires.
Quant à BNP Paribas, ce n’est pas la première fois qu’elle est confrontée à ce genre de plainte. Christopher Marks, ancien responsable mondial DCM, a gagné son procès contre la banque l'an dernier après qu’un juge ait conclut qu'il avait été injustement licencié quelques mois avant que la banque n’accepte de payer son amende record. Nul ne doute que ces affaires continueront à donner des idées à d’autres traders s’estimant victimes des agissements de leurs ex-employeurs…