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Témoignage : « comment je suis passé du back office au front office ».

Vous travaillez actuellement en back office, mais vous voulez franchir le pas et passer en front office ? Vous êtes en quête d’un nouveau défi ? Ou peut-être avez-vous toujours voulu travailler en front office sans jamais en avoir eu l’occasion ? Sans compter que la perspective d’une meilleure rémunération pourrait être un bon point.

« Mission impossible » ?

Sûrement pas.

« Mission plutôt compliquée » ?

Un peu, oui.

En banque d’investissement, la transition d’une fonction de support à celle de faiseur de deal va complètement contre l’ordre des choses. Qui donc êtes-vous pour remettre en cause les lois de la nature dans l’écosystème que constitue la finance ? Mais en toute honnêteté, quiconque remplit les conditions nécessaires – les capacités intellectuelles, la détermination, et surtout la persévérance – pour réussir en front office devrait pouvoir franchir le pas.

La réalité du passage de back office en front office

Avant d’entamer ce qui s’annonce comme un long voyage, il vous faut prendre la mesure de la réalité pratique de votre situation.

En premier lieu, sachez que les banques ne sont pas fans des transfuges en interne. Elles veulent recruter l’intégralité de leurs stagiaires, analystes et associés – en front comme en back office – au sein des nouvelles promos, une fois par an. Et elles ont effectivement une bonne raison : c’est le moyen le plus simple de voir le plus de candidats possibles en une seule session, avec le moins de contraintes d’organisation et donc au moindre coût. Elles savent qu’une certaine proportion de candidats chutera ou abandonnera en cours de route, et une fois que tous auront été évalués, recrutés et formés de la même manière, il restera un certain nombre de ressources aptes.

Essayer de passer du back office au front office revient à rompre l’équilibre du système. Vous devez être évalué individuellement. Tout ce qui n’est pas dans le moule requiert plus de temps et d’efforts de la part des recruteurs. Pour en valoir la peine, à leurs yeux, il vous faudra vous démarquer… de façon radicale.

Y a-t-il autre chose qui pourrait jouer contre vous ?

Peut-être bien votre âge… Comment vos collègues et vos managers – qui pourraient bien être plus jeunes que vous, vont-ils réagir ? Comment peuvent-ils savoir que vous ne rechercherez pas un traitement de faveur, sur la base de votre expérience professionnelle plus fournie que la leur ? Viserez-vous une promotion anticipée d’ici à un an ou deux, histoire de vous mettre ‘sur les rails’ ? Quelqu’un comme vous, issu du back office, a-t-il vraiment les moyens de réussir en front office ? Après tout, si vous en étiez capable, pour ne pas avoir débuté votre carrière en front office ? Pourquoi devrait-on aujourd’hui prendre le risque de vous faire confiance ?

Préparez-vous à devoir répondre à ce genre de questions qui, si vous ne savez pas les désamorcer, risquent de se transformer en obstacles insurmontables pour votre évolution.

Votre volonté est inébranlable ? Bien - dans ce cas, vous êtes prêt. Enfin, peut-être.

Savoir exactement où vous voulez aller et pourquoi

Quasiment aucun jeune diplômé tout juste sorti de l’école n’est capable d’évaluer réellement ce que fait un banquier d’investissement au quotidien. Lire Poker Menteur, de Michael Lewis, peut s’avérer utile, mais au bout du compte, celui-ci, comme bien d’autres guides de survie, ne fournit que quelques schémas très vagues.

Pourtant certains, dans les dernières générations, s’en sortent plutôt bien. Les banques recrutent ceux qui ont collectionné les meilleurs résultats dans les meilleures universités, en partant du principe qu’ils « s’en rendront compte en arrivant. »

Pour votre part, vous êtes une ‘recrue expérimentée’, et en tant que telle, vous ne verrez pas accorder cette chance. Surtout si vous avez travaillé longtemps en back office, auquel cas il vous faut absolument savoir ce que fait un banquier d’investissement.

Pire encore, vous devez savoir expliquer pourquoi vous voulez tant rejoindre le front office. Si vous n’êtes pas capable de répondre vous-même à la question, voyez cela comme un signal d’alarme à prendre en considération. Ce serait trop dommage de recevoir un appel de votre manager au bout d’un mois pour vous entendre dire que « ça ne marche pas ». Ou pire encore, de devoir vous dire « J’ai fait une terrible erreur ».

Activez vos réseaux… tout en restant authentique

Cela a été dit un million de fois, mais c’est tout simplement vrai…le réseautage est essentiel ! Echanger activement avec un grand nombre de contacts augmente vos chances de trouver des opportunités pour changer de poste. Mais attention aux dérapages…

Vous en êtes sans doute conscient : la plupart des gens se rendront compte très vite de votre manque de sincérité. Si vous battez la campagne pour prendre un café avec la moitié de la banque aux simples fins de trouver la bonne personne pour vous aider à changer de job, c’est le flop assuré.

Soyez sincère et restez vous-même. Veillez à cultiver un petit nombre de relations de qualité plutôt que de vous disperser en cherchant à démultiplier les contacts à outrance. Avec un peu de chance, vous parviendrez à trouver quelqu’un de suffisamment influent qui, avec le temps, reconnaîtra vos capacités et votre détermination, et s’intéressera à votre carrière.

Sachez ce que vous mettez sur la table

Si un recruteur ne voit en vous rien de plus qu’un investissement supplémentaire de temps et d’effort, comment vous ménager la moindre chance, même si une opportunité se présente ?

Avant toute chose, il vous faut être au moins aussi bon que les autres. Alors que faire si vous êtes diplômé en finance ? Il doit y avoir à peu près 1.738 autres candidats dans le même cas, diplômés depuis moins longtemps – et donc probablement bien plus au fait que vous de ce qu’il faut avoir retenu. Si vos références universitaires manquent de précision, assurez-vous de les compléter avant de passer à l’étape suivante.

Mais quid si vous avez été reçu au CFA durant votre activité en back office et que vous avez suivi un cours intensif d’un mois en modélisation financière ? Ce sont bien sûr des points à mettre en avant. Sans compter que le temps passé en back office a pu vous apporter une connaissance approfondie de tous les systèmes et outils de la structure qui vous emploie. Votre capacité induite à arriver avec ce type de connaissances - plutôt que de suivre le cheminement classique d’une progression graduelle au cours des premiers mois, représente un atout que vous ne soupçonnez probablement pas.

Restez extrêmement flexible

Soyez conscients que mendier vous ôtera toute possibilité de choix…

Vous rêvez peut-être d’un poste d’analyste média au siège, que vous débuteriez mi-janvier pour ne pas avoir à changer vos dates de vacances. Ça ne marchera jamais…

Si vous voulez vraiment changer, sachez vous montrer souple. Si une demi-heure supplémentaire par trajet suffit à vous faire refuser un poste, faites le tour de la question : ‘comment partir sur de mauvaises bases’ ? Ne soyez pas le premier à vous mettre des bâtons dans les roues.

Faites un pas en arrière pour mieux avancer

Rester flexible va bien au-delà des considérations géographiques ou de prise de fonction. Le passage du back office au front office est rarement une ligne droite. Etes-vous prêt à repartir du bas de l’échelle, comme analyste de première année, quitte à laisser tomber votre titre actuel, voire éventuellement votre salaire, pour de meilleures perspectives d’avenir ? La question a son importance – même si elle est souvent oubliée dans le processus de décision. Et pourtant, vous êtes bien le seul à pouvoir y répondre.

Avant tout, gardez votre ouverture d’esprit

Même si vous êtes extrêmement qualifié, que vous disposez d’un excellent réseau et faites montre d’une flexibilité à toute épreuve, votre passage en front office ne se fera pas du jour au lendemain. Il peut y avoir de nombreuses étapes entre votre situation à l’instant t et ce que vous voyez aujourd’hui comme le job de vos rêves. Mais en poursuivant votre chemin, restez ouvert à tout. Vous pourriez trouver sur votre route un job que vous n’auriez jamais imaginé – et qui vous corresponde parfaitement. Ne vous égarez pas dans une poursuite sans fin pour voir ensuite que vous êtes passé à côté du vrai job de vos rêves…

Marc Franczyk est un ancien banquier d’investissement passé avec succès d’un poste de back office en Gestion du Risque au front office. Tout au long de sa carrière d’une dizaine d’années, il a officié dans le crédit, la couverture industrielle et les marchés de capitaux. Après avoir accédé à un poste de vice-président, il a décidé de quitter la finance pour suivre les cours d’une école de cuisine, et devenir ensuite chef-pâtissier à New York.

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AUTEURMark Franczyk

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