« A quand remonte votre dernier week-end à Francfort ? » ou comment Paris tente de séduire les financiers de la City...
Quelques mois après le Brexit, les principaux dirigeants politiques franciliens étaient réunis ce jeudi autour du Premier ministre Manuel Valls pour lancer un « guichet unique » destiné aux entreprises étrangères qui souhaiteraient venir s'installer dans la région capitale. C'est Paris Region Entreprises, l'agence de développement économique, qui accueille cette antenne commune baptisée "Choose Paris Region - Welcome To Greater Paris". Une équipe de spécialistes y répond aux questions des entreprises mais aussi aux futurs salariés afin de faciliter leurs démarches.
Symboliquement, Matignon a choisi une personnalité du monde des affaires avec la double culture française et anglo-saxonne comme ambassadeur de ce guichet unique, à savoir le président de l'équipementier aéronautique Safran Ross MacIness, « Un certain nombre d'entreprises qui, pour des raisons historiques, utilisaient le Royaume-Uni comme plate-forme pour le marché européen vont inévitablement réfléchir à leurs options dans les deux, trois années qui viennent », a-t-il déclaré pour l'occasion, cité par Reuters.
Avant d'ajouter : « Et nous sommes ici pour présenter ce que Paris et l'Ile-de-France peuvent offrir : une grande économie, une économie réelle, un écosystème de gens compétents, éduqués, capables de faire les choses qui ont permis à Londres de devenir un centre financier de premier plan ». Puis de conclure : « A quand remonte votre dernier week-end à Francfort ? ».
Décidément, la carte de l'humour semble être la stratégie qui a été adoptée pour redorer le blason de la destination France auprès des financiers de la City. Le mois dernier déjà, la Région Ile-de-France, la ville de Paris, le département des Hauts-de-Seine et Defacto, l’établissement qui cogère le quartier de la Défense, lançaient une campagne publicitaire avec un ton décalé très British intitulée « Tired of the fog ? Try the frogs ! » (“Fatigué du brouillard ? Essayez les grenouilles !”). Reste à savoir ci cette stratégie sera payante ou non.
Crédits : Ingolf Pompe / LOOK-foto