La technologie blockchain bientôt incontournable dans TOUS les métiers de la banque ?
« Nous pensons que dans les prochains trimestres, l’industrie financière connaîtra un plus grand élan vers le déploiement des laboratoires-pilotes pour des cas d’utilisation concrets de la blockchain », déclarait en février dernier Sanat Rao, Chief Business Officer et Global Head, Finacle chez Infosys. C'est désormais chose faite. En effet, le département ALM Trésorerie de BNP Paribas et EY ont annoncé cette semaine avoir mené avec succès la mise en œuvre d’un pilote démontrant la faisabilité de l’utilisation d’une blockchain pour optimiser les opérations mondiales de trésorerie interne de la banque.
Ce programme pilote constitue un jalon important pour l’utilisation de solutions s’appuyant sur la technologie blockchain pour répondre de manière pragmatique et innovante à des besoins métiers, bien qu’il soit encore trop tôt pour déterminer comment la technologie va évoluer, et sa capacité de déploiement à grande échelle. Quoiqu'il en soit, cette exploration innovante et ambitieuse s’inscrit dans une démarche plus générale d’initiatives conduites par les entités de la banque, comme par exemple le Cash without Borders lancé cette année par l’équipe Transaction Banking.
« La technologie blockchain, dans son utilisation privée, permet le développement de processus opérationnels et métiers auparavant impossibles, en raison en particulier de la distribution des données et de la confiance entre les parties prenantes du système », précise Xavier Toudoire, responsable SI et architecture du département ALM Trésorerie de BNP Paribas.
Un phénomène mondial...
Evidemment, il n'y a pas que la banque de la rue d'Antin à faire des tests grandeur nature autour de la technologie blockchain. Pour preuve, la banque d'investissement américaine JPMorgan a annoncé ce lundi le lancement d'un réseau interbancaire de paiements sur la blockchain. L'initiative, ouverte à d'autres banques, doit permettre d’accélérer le traitement des paiements internationaux et d’en réduire les coûts
Pourtant, en septembre dernier le CEO de JPMorgan, Jamie Dimon avait assimilé le bitcoin à une «arnaque» qui allait «finir par exploser». «Si nous avions un trader qui échangeait du bitcoin, je le licencierais en une seconde. C’est contre nos règles», avait-il alors déclaré, rappelle à juste titre le quotidien L'Agefi. Néanmoins, à l’instar d’autres dirigeants de banques, il a reconnu les mérites de la technologie sous-jacente qu'est la blockchain.
... avec lequel il va falloir composer
La blockchain n'a donc pas fini de faire parler d'elle du fait qu'elle risque d'impacter à terme l'ensemble des métiers de la banque. Et pour cause : « La construction et la mise en œuvre de processus tirant parti de nouvelles technologies comme la blockchain, pour simplifier les paiements, financements et opérations d’assurance, peuvent finalement assurer un net avantage commercial », explique Philippe Limantour, Chief Innovation Officer du département Financial Services d’EY en France.
« Au lieu de demeurer en marge de l’industrie financière, le blockchain en deviendra le coeur », affirmait déjà l'an dernier Giancarlo Bruno, directeur des services financiers du Forum économique mondial. « Il contribuera à générer des solutions novatrices et sera de plus en plus intégré à la structure des services financiers, comme le sont devenus les ordinateurs centraux, les services de messagerie et la négociation électronique ». Conséquence : la demande progresse autour des compétences liées au blockchain, aussi bien dans les sociétés conseils que dans les grands banques françaises.
Crédit photo : Chunumunu / gettyimages