Comment SocGen continue de grignoter des parts de marché en banque d'investissement au niveau mondial ?
Après BNP Paribas, c'est donc au tour de SocGen d'annoncer ce jeudi ses résultats annuels 2017. Le résultat net part du groupe de la banque a chuté de 27,6 % par rapport à l'an dernier, plombé par les performances de la banque de détail. L'ambiance n'est pas pour autant à la fête concernant les activités de marché dont les revenus ont diminué de 4,6% en 2017 par rapport à 2016.
Pourtant, cela n'empêche pas la banque de la Défense de continuer de gagner des parts de marché en banque d'investissement au niveau mondial, si l'on compare ses performances à celles d'un pool bancaire composé des principales BFI dans le monde (BoA, Citi, Goldman Sachs, JP Morgan, Morgan Stanley, BNP Paribas, Deutsche Bank, Nomura, SocGen et UBS).
En mai dernier, SGCIB avait déjà indiqué dans une analyse interne que sa part de marché était passée de 3,5% en 2013 à 3,8% en 2016. De bon augure pour celles et ceux qui souhaitent rejoindre SGCIB où y travaillent déjà. Voici donc les raisons qui peuvent expliquer ce gain de parts de marché...
Bonne résilience de la BFI
Certes, dans un contexte de marché atone et toujours marqué par des niveaux de volatilité historiquement faibles, les revenus des activités de banque de financement et d'investissement de SocGen sont en baisse mais font preuve d'une résilience plus forte que nombreuses de ses concurrentes. La banque perdant des parts de marché moins vite que ses concurrentes, elle finit donc arithmétiquement par en gagner.
Ainsi, sur l'année 2017, le produit net bancaire (PNB) des activités de marché enregistre une baisse limitée à 4,3% par rapport à 2016, celui des activités actions à 6,1%, celui des activités FICC (Taux, crédit, changes et matières premières) à 7,1%. Quant aux métiers de Financement et Conseil, ils enregistrent des revenus en recul limités à 6,4%.
Des métiers qui performent...
Malgré les baisses de revenus enregistrées, certains métiers ont plutôt bien réussi à tirer leur épingle du jeu. C'est notamment le cas des produits structurés qui, dans un environnement de volatilité toujours historiquement basse, se reprennent, portés par une très bonne activité commerciale, notamment en Europe et en Amérique du Nord. L’activité trimestrielle sur les produits de flux s’inscrit elle aussi en net rebond sur l’ensemble des produits, notamment sur les dérivés de flux et les produits listés, portés par l’Asie.
Les revenus des activités de financement sont en progression, tirés par une bonne dynamique commerciale et un bon niveau de production, notamment sur le pôle Ressources Naturelles. L’activité de titrisation poursuit sur sa bonne dynamique et voit ses revenus progresser trimestre après trimestre. Ces bons résultats sont plus que compensés par des conditions de marché toujours difficiles, qui pénalisent la franchise sur les dérivés de matières premières et les activités de couverture pour les entreprises.
Une stratégie gagnante ?
Enfin, la banque fait part de l'amélioration de l’efficacité opérationnelle de son pôle CIB ces dernières années grâce à des réductions d’effectifs, le recours à l'offshoring, la revue des processus front-to-back. Conséquence : les revenus par employé front office sur les activités de marché sont passés de 2,3 M€ en 2014 à 2,9 M€ en 2017. Quant au plan d’économies 2015-2017, il a été atteint à hauteur de 103% avec 560 M€ d’économies réalisées.
Si la stratégie passée a visiblement porté ses fruits, reste à savoir ce qu'il en sera pour le nouveau Plan Stratégique et Financier 2020 « Transform to Grow » qui s'est notamment fixé pour objectifs une croissance annuelle des revenus des activités de marché d’environ 2,5% sur la période 2016-2020 et d’environ 3% pour les activités de financement et de conseil. « Nous allons nous concentrer sur l’exécution disciplinée de la première année de notre nouveau plan stratégique », a d'ores et déjà précisé son directeur général Fréderic Oudéa dans la vidéo ci-dessous :
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