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Brexit : pourquoi Paris est boudée par Credit Suisse et d'autres établissements financiers de la City ?

Fin février, des sources proches de Credit Suisse ont indiqué que le géant bancaire suisse privilégierait Francfort ou Madrid plutôt que Paris comme point de chute post-Brexit possible de 250 de ses banquiers d'investissement actuellement basés à Londres. Si les discussions entre les régulateurs locaux et les responsables gouvernementaux n'auraient rien donné comme le rapporte Bloomberg, ce n'est pas pour autant que les pouvoirs publics baissent les bras, bien au contraire.

Pas plus tard que la semaine dernière, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s'est exprimé devant la presse à Londres à l'occasion d'une visite au cours de laquelle il devait rencontrer des banquiers et représentants des milieux d'affaires. Il a indiqué que les promesses de délocalisations reçues par les autorités françaises concernaient « plusieurs milliers et pas plusieurs centaines » d'emplois, et que ce mouvement allait se faire « progressivement et pas du jour au lendemain », évoquant un processus « de long terme ».

On est cependant loin des chiffres annoncés peu après le référendum sur le Brexit, certains ayant alors évoqué l'arrivée  de 30.000 financiers en provenance de la City. Jusqu'ici les annonces de relocalisations d'emplois ont été assez modestes, que ce soit à Paris ou sur les autres places financières, exception faite de Francfort.

Les banques de la City ne sont pas les seules à bouder Paris. Les sociétés de gestion d'actifs semblent elles aussi préférer d'autres cieux, à l'instar de Jupiter Asset Management qui, en prévision du Brexit, a confirmé fin février vouloir se renforcer... au Luxembourg. D'autres comme le géant américain de l’asset management Legg Mason envisage quant à lui de créer une société de gestion à Dublin, selon The Irish Times. Dublin où Amundi pourrait elle aussi déplacer une partie significative de ses effectifs londoniens.

Les raisons du désamour...

Selon Paris Europlace, la mise en place de réformes en faveur d’une plus grande flexibilité des lois du travail et une réduction des charges fiscales et sociales, avec notamment l’abaissement accéléré de l’impôt sur les sociétés, la suppression de l’ISF sur les investissements financiers et l’abaissement de la taxe sur les salaires marquent un nouveau pas décisif dans l’attractivité de la Place de Paris.

Mais alors pourquoi la France fait-elle (encore) parfois figure d'épouvantail malgré l'arrivée à l'Elysée d'Emmanuel Macron ? C'est sans doute parce qu'en terme d'image, les clichés ont la vie dure. Un article paru cette semaine dans The Times illustre à merveille la situation.

D'après le quotidien britannique, "Come to France, it’s less French than you’d think" pourrait être le pitch de la France à la City, à l'heure où les pouvoirs publics français se veulent rassurants sur l'évolution de la législation du travail et promettent la réduction de l'ISF... sans parler des efforts faits pour mieux parler la langue de Shakespeare.

Et, cerise sur le gâteau : "vous pouvez payer des impôts sur seulement la moitié de votre revenu". Sauf que tout le monde n'est pas convaincu. « Les édulcorants français sont artificiels car le coût d'embauche reste tellement élevé... », rapporte un gestionnaire de fonds basé à Londres. « Votre impôt sur le revenu a beau être divisé par deux, c'est sans compter les cotisations sociales et patronales... ».

De leur côté, les promoteurs des autres places financières post-Brexit n'hésitent pas à en rajouter une couche. « Paris a un très fort taux de taxation et sa législation du travail est un cauchemar », indiquait l'an dernier Bepi Pezzulli, avocat et dirigeant de Select Milano, une organisation non gouvernementale qui promeut Milan comme destination alternative à Londres dans le sillage du Brexit. De bonne guerre...

Mais plus encore que les autres places financières européennes, c'est peut-être encore l'attractivité de Londres qui constitue le plus grand frein au retour. « Malgré le Brexit, nombreux sont les Français partis à Londres qui, s'ils ont le choix, préfèrent rester dans la capitale britannique », nous confie un trader commodities d'une banque d'investissement française à Londres.

Crédit photo : LiliGraphie / gettyimages

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AUTEURThierry Iochem Editeur France

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