La demande de spécialistes anti-fraude explose dans la finance
Vous vous êtes toujours senti l'âme d'un redresseur de torts et vous voulez vous spécialiser dans la lutte contre la délinquance financière ? Cela tombe bien : en terme de débouchés professionnels, vous n'aurez que l'embarras du choix. Banques, cabinets conseil, institutions publiques ou bien start-up financières, tous les acteurs financiers recherchent des spécialistes de la lutte contre la fraude...
L’expert en cybersécurité, par exemple, peut travailler à peu près où il veut. En effet, la cybersécurité est devenue aujourd’hui un enjeu stratégique pour tout type d’entreprise, de la start-up fintech qui souhaite se développer et entrer en bourse au grand groupe bancaire international qui ne peut pas en faire l’économie. De quoi susciter bien des vocations…
Banque / Conseil : la cybersécurité, un enjeu essentiel
Dans un contexte de croissance du nombre et de la sophistication d’incidents liés à la cybercriminalité, les banques continuent de faire de la protection de leurs systèmes d’information et des données de leurs clients une priorité et n'hésitent pas à faire appel à des cabinets conseils afin d'identifier et de réduire ces nouveaux risques.
A ce sujet, Société Générale et Wavestone viennent de lancer la 2ème édition des Banking Cybersecurity Innovation Awards, un appel à projet ouvert à toutes les startups et PME européennes, innovantes, évoluant dans le secteur de la cybersécurité afin de co-construire des solutions pour garantir la sécurité des systèmes du groupe et maintenir son rôle de tiers de confiance vis-à-vis de ses clients.
Dans le cadre de son Plan Stratégique et Financier 2020, Société Générale va accélérer la transformation digitale de son modèle afin d’améliorer l’expérience client, l’efficacité opérationnelle et la sécurité. Pour ce faire, le Groupe compte notamment renforcer des expertises de pointe en matière de gestion des données, d’intelligence artificielle et de cybersécurité en recrutant les nouvelles compétences nécessaires.
Institutionnels : la police de Bercy
L'activité de Tracfin, le service de renseignement financier de Bercy créé en 1990, a encore progressé l'an dernier, après une année 2016 déjà marquée par une accélération sans précédent des signalements reçus. Toutes missions confondues (lutte contre le blanchiment, fraude aux finances publiques et financement du terrorisme), Tracfin a reçu et analysé l'an dernier plus de 71.000 informations, soit 10% de plus qu'en 2016 et une hausse de 57% en deux ans.
Qui plus est, Bercy va se doter d'un nouveau service d'enquêtes judiciaires qui traitera des affaires de fraude fiscale. Dotée de 30 à 50 agents fiscaux (inspecteurs ou contrôleurs des impôts), cette équipe devrait être opérationnelle d'ici à 2020, le temps de former les nouveaux « officiers fiscaux judiciaires ».
Le recrutement se fera dans le vivier des fonctionnaires des impôts qui auront été formés durant neuf mois aux techniques d'enquête. C'est peut-être le bon moment de rejoindre ces professionnels, d’autant plus que les recrutements peuvent s’effectuer par la voie contractuelle sans passer de concours.
Les fintechs s'y mettent aussi...
« Les criminels financiers devenant de plus en plus malins chaque jour, il est temps pour nous d’en faire de même », explique Joe Friscia, président de Nice Actimize spécialisée dans les solutions de gestion autonome des crimes financiers. « C’est pour cette raison que nous sommes si attachés à notre vision de la gestion autonome des crimes financiers, qui offre ces avantages et bien plus encore, car nous attaquons tous les aspects de la criminalité financière ».
C'est pourquoi Nice Actimize vient de dévoiler une toute nouvelle solution, Actimize ACTone, un système de gestion des investigations piloté par l’intelligence artificielle qui permet aux entreprises de services financiers de déployer une équipe virtuelle de robots collaborant avec les enquêteurs humains et de disposer d’un storytelling visuel grâce auquel les analystes et les enquêteurs seront en mesure de détecter davantage de risques en scrutant les relations entre les entités et les alertes sous une forme visuelle.
« Alors que les tentatives de criminalité financière continuent d'augmenter, les institutions financières peuvent être dépassées et ne peuvent pas augmenter leurs effectifs pour gérer des volumes d'alertes toujours plus élevés », relève Shirley W. Inscoe, analyste senior chez Aite Group « Utiliser l’automatisation pour rassembler les données et accomplir certaines étapes de l’investigation permettra aux analystes d’être plus efficaces et d’éliminer plus d’alertes par jour sans pour autant compromettre leur qualité de travail ».
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