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Quid des salariés qui ont quitté leur banque, volontairement ou pas...

Vos jours dans la banque qui vous emploie sont comptés ? Il est toujours instructif de savoir ce qu'il advient des salariés qui sont passés par là avant vous. A l’aube du développement des ruptures conventionnelles collectives, le cabinet Oasys Consultants spécialisé dans l’accompagnement des transitions de carrière (bilans, coaching, outplacement,…) s’est intéressé au repositionnement des salariés issus du secteur bancaire.

« Dans un secteur qui va continuer à se restructurer, il nous semble très positif de voir comment les candidats que nous avons accompagnés ont su mettre à profit cette période de transition professionnelle », indique Jean-Philippe Di Mascio, directeur au sein de la practice banque pour OasYs Consultants qui, depuis dix ans, a accompagné plus de 1.000 personnes issues de la BFI, la gestion d'actifs, la banque privée et la banque de détail dans leur repositionnement professionnel interne ou externe.

De Lehman Brothers au Brexit...

Qu'il s'agisse de départs subis (75% des cas) ou volontaires (25%), que sont devenus ces salariés, quel a été leur vécu, quels ont été leurs apprentissages ? C'est pour apporter un éclairage sur ces questions que Oasys a mené entre mars et juin 2017 une enquête auprès des personnes accompagnées par la practice Banque depuis 2008 et intitulée "De Lehman Brothers au Brexit : repositionnement et vécu des salariés du secteur bancaire".

Parmi les répondants, 60% des personnes interrogées sont à nouveau salariées, 26% ont créé leur entreprise et les autres en cours de formation ou en retraite pour l’essentiel. Voici donc ce qu'il advient de celles et ceux qui ont fait le choix ou ont été contraints de quitter la banque dans laquelle ils travaillaient, sachant que nous avons choisi d'illustrer les différentes reconversions possibles par des exemples concrets...

Banquier un jour, banquier toujours !

L'étude montre que 70% des ex-salariés en banque sont restés dans le même secteur, dont 71% dans des fonctions similaires (front-office, support, back ou middle-office…), vérifiant ainsi l'adage "banquier un jour, banquier toujours !" « En raison des difficultés rencontrées par l'ensemble du secteur après la crise de 2008, on aurait pu penser qu'il serait très difficile pour les salariés de retrouver un poste dans le même secteur et pourtant il n'en est rien », explique Jean-Philippe Di Mascio.

Plus surprenant, les mobilités, notamment à l'étranger, sont finalement plutôt rares. Ceci peut s'expliquer par des raisons sociétales et/ou familiales (activité du conjoint, divorces…).  « Un DRH de banque nous a indiqué qu’à l’occasion d’un plan de reclassement interne, il n’y avait pas beaucoup de volontaires pour partir vers Londres », relate dans nos colonnes Sylvie Petit, directrice associée de la Practice Banque chez Oasys Consulting, qui avance entre autres explications que vers 35-40 ans, il y a beaucoup de divorcés qui ne veulent pas s’éloigner de leurs enfants.

Enfin, il est à noter que près de 50% des répondants ont rejoint une structure plus petite : lassitude vis-à-vis des grosses structures et de la lourdeur de leurs process ? Envie de rejoindre une structure à taille humaine ? Réalité du marché de l'emploi pour les seniors ? s'interrogent les auteurs de l'étude.... Rejoindre une petite structure permet dans certains cas de prendre du galon plus rapidement dans la hiérarchie, à l'instar de cet ex-analyste crédit de chez Oddo nommé gérant privé d’une petite société de gestion.

Des banquiers à la fibre entrepreneuriale

La prudence des banquiers est bien connue et pourtant, ils sont tout de même plus de 26% à se lancer dans l'aventure en créant leur propre activité, ce qui est bien supérieur aux 12% de l'ensemble des personnes accompagnées par Oasys qui font elles aussi le choix de l'entrepreneuriat. « Cela a été un de nos principaux étonnements, d'autant plus que les délais de création sont beaucoup plus courts que ceux que nous constatons d'habitude, ce qui peut témoigner de projets anticipés et longuement mûris », relève Jean-Philippe Di Mascio.

Ainsi, dans 70% des cas, l'activité créée est dans la continuité d'un métier financier : service ou conseil financier aux particuliers (46%) ou aux entreprises (24%). Et pour 71% de ces entrepreneurs, les compétences qu’ils utilisent au quotidien sont proches de celles qu’ils avaient développées en tant que salarié.

« J'ai retrouvé au bout d'un an un CDI en tant que responsable du "business development" d'une Fintech allemande pour la France et le Bénélux », explique l'ex-responsable d'une équipe de vente de produits financiers dans une salle de marché d'une BFI internationale qu'il a quitté à l'âge de 51 ans dans le cadre d'un plan social. « J'avais envisagé plusieurs possibilités de reconversion et j'ai donc accueilli très favorablement la proposition d'un chasseur de tête étranger qui a vu une transférabilité de mes compétences vers un nouveau business en dehors des marchés en s'appuyant sur ma capacité à utiliser mon réseau ».

Quant aux 30% "autres", les activités créées sont extrêmement diverses, on peut citer, à titre d'exemple : avocat, psychologue, fabrication d'articles de mode, création artistique et ouverture d'un commerce… « Beaucoup de gens rentrent au bercail depuis le Brexit. Généralement pour un changement de carrière radical », nous indique Stéphane Alizond qui a passé près de vingt ans à travailler à la City de Londres avant de retourner à Paris pour ouvrir une galerie d’art. « Il y a beaucoup de banquiers très brillants et compétitifs qui se consacrent à quelque chose de nouveau – je connais des gens qui ont ouvert des restaurants ou sont devenus agriculteurs ».

Gérer la période de transition

La transition professionnelle ne se fait cependant pas du jour au lendemain : 79% des répondants ont retrouvé un nouveau poste, ou mis en oeuvre un projet professionnel, dans les 12 mois suivant le début de leur accompagnement, dont plus de 40% dans les 6 premiers mois. Sur le moment 56% des candidats vivent cette période de transition comme trop longue. Mais avec le recul, 55% ont le sentiment qu'elle a été trop courte, notamment ceux ayant retrouvé très rapidement un poste.

« Il est intéressant de voir que la majorité des personnes que vous avez accompagnées dans la banque rebondissent en 12 mois, ce qui correspond effectivement, sur la base de mes expériences passées, à une durée de congé de reclassement relativement standard dans notre industrie », observe Corinne Beauvois Coladon, DRH de Credit Suisse France, citée dans l'étude.

Au final, 52% des sondés ont retiré de cette période de transition une meilleure connaissance d’eux-mêmes et de leurs ressources. Et 44% possèdent désormais une vision plus claire de leur projet professionnel. Mais ces périodes apportent aussi, bien sûr, leur lot de difficultés : pour 67% des sondés, c’est avant tout la longueur des délais de réponse des recruteurs (cabinets, entreprises…) qui s’avère pénible.

Dans l'attente du nouveau poste, près d'une personne sur quatre a effectué une ou plusieurs missions (CDD, Conseil, Intérim…) et plus de 40% ont entrepris une formation, ce qui leur a permis à la fois de consolider leurs compétences, regagner en confiance et valider leur projet. Le besoin de se réassurer et de retrouver des points d'ancrage est particulièrement important chez les cadres.

Peser le pour et le contre...

Plus des deux-tiers sont plus satisfaits de leur situation actuelle que de leur situation précédente, sauf en matière de rémunération, où seule une personne sur deux est plus satisfaite de sa nouvelle rémunération, ce qui n'est pas réellement une surprise dans le contexte de baisse des bonus et compte tenu de l'ancienneté moyenne des personnes accompagnées.

Qui plus est, une fois le nouveau job décroché, la déception est parfois au rendez-vous, comme l'illustre l'exemple de cette ex-responsable des risques opérationnels dans une BFI qui a quitté son job à 49 ans pour devenir consultante freelance. « Je regrette de ne plus être au centre des décisions et de ne plus avoir d'équipe à gérer. Je suis donc toujours en questionnement pour savoir si je vais continuer ou non dans le voie du consulting ».

Quoiqu'il en soit, « les salariés doivent plus que jamais être acteur de leur avenir professionnel, ne pas attendre des institutions financières qu'elles pilotent leur carrière », conseille dans l'étude Denis Marcadet, fondateur dirigeant du cabinet de chasse Vendôme Associés. « Ces dernières années les banques ont beaucoup investi dans une offre d'accompagnement de leurs équipes avec des réussites parfois limitées ». C'est donc à vous de prendre votre carrière professionnelle en main !

Crédit photo : DNY59 / gettyimages

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AUTEURThierry Iochem Editeur France

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