Voici le Top 10 mondial des employeurs préférés des financiers, explications à l'appui...
La responsabilité sociale des entreprises (RSE) n'est pas un vain mot chez les banques d'investissement. Preuve en est avec le programme 10.000 Women de Goldman Sachs destiné aux femmes entrepreneurs, la volonté de J.P. Morgan de s'approvisionner en énergie durable d'ici 2020 ou bien la mise en place en juin d'un mois de bénévolat au niveau mondial chez Morgan Stanley. De même, les banques mettent aujourd'hui davantage l'accent sur le travail flexible, le télétravail et les avantages en nature du type inscription à un gymnase.
Si ces initiatives ont de quoi satisfaire les employés actuels, elles ont peu de chances d'en attirer de nouveaux. En effet, la plupart des financiers qui évaluent leur employeur idéal s'intéressent à cinq points en particulier : l'argent, le prestige, les opportunités de promotion, l'intérêt du job et la culture d'entreprise. Les heures de travail et la RSE peuvent constituer un plus mais ne leur viennent pas spontanément à l'esprit.
Tel est le constat de la troisième édition eFinancialCareers Ideal Employer qui a demandé à 6.000 utilisateurs d'eFC de voter pour leurs employeurs préférés dans le monde. Et les gagnants de l'édition 2018 sont Goldman Sachs qui arrive en tête, suivie par J.P. Morgan, Google et Morgan Stanley (voir tableau ci-dessous).
Les banques trustent 8 des 10 premières places, les 2 places restantes revenant au plus grand gestionnaire d'actifs au monde (BlackRock) et, plus étonnant, à Google. Les banques européennes comme Barclays et Deutsche Bank brillent par leur absence tandis que les banques suisses - UBS et Credit Suisse – semblent jouir d'une meilleure marque employeur même si elles sont devancées par Citi et HSBC.
Le roi de la marque employeur
La présence de Goldman Sachs en tête du classement marque le retour en pole position de la firme, première en 2016 mais dépassée par JP Morgan en 2017. La résurgence de Goldman intervient l'année même où ses parts de marché dans le fixed income sont en baisse et témoigne du pouvoir durable de sa marque employeur. Dans la lettre d'information accompagnant le rapport annuel 2017 de Goldman Sachs, le CEO Lloyd Blankfein a déclaré que la banque américaine fait de son mieux pour assurer la diversité de ses recrutements. Cela dit, entrer chez Goldman devient de plus en plus difficile : la banque a embauché à peine plus de 6.000 personnes en 2017 contre 9.700 deux ans plus tôt.
Rareté mise à part, qu'est-ce qui rend donc les emplois chez Goldman Sachs si populaires ? Ceux qui ont choisi Goldman comme leur employeur idéal ont évalué les cinq caractéristiques mentionnées ci-dessus (argent, prestige, promotion, intérêt du job et culture d'entreprise) mais ont considéré la banque américaine particulièrement forte dans deux domaines clés : la rémunération (salaires et bonus) et le leadership de ses dirigeants. A contrario, il ressort que Goldman Sachs est plutôt mal classée par rapport à la flexibilité des heures de travail, la transparence de la communication et les valeurs de l'entreprise. Mais qu'importe, nos sondés voulaient y travailler de toute façon...
Classée juste derrière Goldman Sachs, J.P. Morgan était considéré comme étant l'employeur permettant la meilleure gestion des heures de travail, mais avec une rémunération inférieure. En quatrième position, Morgan Stanley est perçue comme offrant des options de travail plus flexibles que Goldman et JPM, mais est moins bien classée en ce qui concerne la rémunération, la promotion et l'intérêt du job.
Pourquoi Google ?
La surprise de ce classement est sans conteste Google seule entreprise technologique du Top 10. Google grâce à ses rémunérations (salaire plutôt que bonus), son prestige (81% des sondés classent Google comme leader du secteur, 73% pour JP Morgan), l'intérêt de job (81% pour Google, 69% pour Morgan Stanley), et sa culture positive (73% pour Google, 43% pour Goldman Sachs).
Google a également reçu une note relativement élevée pour son innovation, son environnement de travail et la flexibilité de ses horaires. Si Marissa Mayer indiquait travailler 130 heures par semaine lorsqu'elle était chez Google en 1999, 60% des personnes ayant cité Google comme employeur idéal estiment que les horaires de travail restent gérables (contre seulement 17% pour Goldman Sachs). Si les Millenials donnent à terme davantage d'importance à l'innovation, l'environnement de travail et les horaires de travail, on peut s'attendre à ce que Google grimpe encore à l'avenir dans la liste des Top Employers...
Qu'en est-il des autres établissements financiers ? Selon nos répondants, les grandes banques universelles (Citi, HSBC et Bank of America) qui ont des activités de courtage et de conseil, sont moins attirantes que les banques d'investissement traditionnelles que sont Goldman Sachs, JP Morgan et Morgan Stanley (bien sûr, toutes les trois sont également désormais présentes dans le courtage et le conseil, mais c'est le métier d'origine qui semble primer). Les banques européennes sont absentes, exception faite de HSBC (qui est la plus forte en Asie) et des deux banques helvétiques UBS et Credit Suisse, respectivement classées 8ème et 10ème et globalement moins bien perçues concernant l'intérêt du job, les opportunités de promotion et la rémunération (encore que...).
Voir le classement complet eFinancialCareers Ideal Employer 2018