Il n'y a pas que Deutsche Bank qui doive réduire ses coûts. Les banques françaises sont elles aussi concernées...
A la fin du mois, Deutsche Bank en aura fini avec les licenciements dans sa banque d'investissement aux dires de son directeur financier James Moltke. Ceux ayant échappé à la purge peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Ils pourraient même toucher un bonus de rétention pour les aider à garder le moral. Malheureusement, alors que les choses semblent rentrer dans l'ordre pour Deutsche Bank, d'autres banques pourraient avoir besoin de prendre des décisions au vu de leurs résultats.
Surtout que le deuxième trimestre n'a pas été florissant. Des banques comme J.P. Morgan ont indiqué que leurs revenus de trading au deuxième trimestre étaient restés stables sur un an. Ce qui est gérable pour une banque comme J.P. Morgan peut poser problème pour une banque moins robuste avec des coûts élevés calculés en fonction de revenus en constante augmentation. D'après la société de recherche bancaire Tricumen, Deutche Bank fait partie de ces dernières mais ellle n'est pas la seule...
Les grandes banques françaises ont aussi de gros problèmes de coûts
Le graphique ci-dessous de Tricumen compare (en dollars US) les ratios coûts / revenus d'exploitation des différentes banques pour l'ensemble de leurs activités de marchés de capitaux (banque d'investissement, vente et trading) au premier trimestre 2018.
Résultat des courses : J.P. Morgan et Citi sont actuellement les banques d'investissement les plus sûres où travailler, même si elles ne brillent pas en terme d'efficience. A titre de comparaison, Deutsche Bank, SocGen et BNP sont les plus vulnérables et beaucoup moins efficientes que les autres.
Si Deutsche a un plan pour faire face à ses coûts, qu'en est-il pour BNP et SocGen ? La première a réduit les coûts et les emplois dans sa banque d'investissement, mais ne manque pas d'ambition comme en témoigne son plan 'Strategy 2020' dont l'objectif est de réaliser une croissance annuelle de ses revenus de 4,5% sur les trois années à venir.
SocGen promet également un «strict contrôle de ses coûts» et a légèrement réduit les effectifs dans sa banque de financement et d'investissement (CIB) tout en se concentrant également sur des initiatives de croissance en prévoyant notamment un développement de ses activités taux, devises et trading dérivés actions.
Néanmoins, le graphique ci-dessous montre que les deux banques françaises pourraient vouloir davantage se concentrer sur les réductions de coûts que sur la croissance.
Operating cost/income, T118 (US$, tous marchés de capitaux)
Vent de panique chez les traders fixed income de chez SocGen
Si tout le monde chez SocGen doit se méfier du ratio de coût relativement élevé dans la division CIB, c'est encore plus vrai pour les traders fixed income de la banque française. Comme le montre le graphique ci-dessous, les activités fixed income de SocGen sont terriblement inefficientes. Paradoxalement, c'est aussi l'activité que SocGen veut le plus développer. Qui plus est, dans l'hypothèse où la banque fusionnerait effectivement avec Unicredit, c'est dans le fixed income que des licenciements seraient à prévoir, Unicredit disposant d'une grosse activité de produits dérivés fixed income en Allemagne via HypoVereinsbank.
Operating cost/income, T1 2018, (US$, FICC trading)