Ces acteurs de la crypto-économie susceptibles de recruter des profils IT Finance en France
De nouveaux acteurs des crypto-actifs et crypto-monnaies débarquent dans l'Hexagone. Quelles sont leurs stratégies de développement et quels sont les profils technologiques et financiers susceptibles de les intéresser ?
Pour le savoir, nous avons décidé de passer au crible quelques-unes des initiatives les plus récentes afin de mieux comprendre quels étaient leurs besoins...
La France, un marché clé
Leader mondial de la crypto-monnaie avec plus de 2 millions de clients à travers le monde et 250 employés répartis sur trois hubs principaux (Singapour, Cape Town et son siège à Londres), Luno vient officiellement d'annoncer son entrée sur le marché français pour démocratiser l’usage des crypto-monnaies telles que le Bitcoin et l’Ethereum.
Luno propose ainsi des produits et services permettant aux particuliers et aux entreprises d’acheter, de stocker, de vendre et d’apprendre à connaître les crypto-monnaies de façon simple et sécurisée. Depuis son lancement en Europe fin 2017, la France est toujours apparue comme un marché clef pour Luno, en raison de l’attitude progressiste du pays à l’égard de la crypto-économie, reconnue à travers l’hexagone comme une alternative viable au système financier en place.
« La France représente un énorme potentiel pour mener la révolution de la crypto-monnaie », déclare Maria Woncisz, Country Manager France chez Luno. « C’est pourquoi Luno entend travailler de concert avec les autorités locales, les organismes de réglementation et les institutions financières en faveur d’une réglementation formelle afin d’apporter clarté et protection aux entreprises et aux consommateurs ».
Convaincre les régulateurs
Co-fondée par Timothy Stranex (ex-ingénieur logiciel chez Google) et Marcus Swanepoel (ex-investment banker chez Morgan Stanley et 3i plc), Luno entend bien combiner son expertise en finance et en technologie pour y parvenir. Si la société n'a pas communiqué sur ses futurs recrutements (pour l'instant, les activités relatives à la France sont menées depuis Londres), nul ne doute que les profils financiers (ex-compliance officers) connaissant parfaitement le fonctionnement des régulateurs français sont susceptibles de l'intéresser.
D'autant plus que ce ne sont pas les chantiers qui manquent, à l'instar de l'amélioration de l'accès aux comptes en banque pour les acteurs crypto en France. « Sans accès aux services bancaires, le secteur français de la blockchain n’a aucune chance de se développer et nos sociétés devront partir à l’étranger, ce que nous ne souhaitons pas », a récemment déclaré François-Xavier Thoorens, président d’ARK Ecosystem, lors d'une journée de réflexion sur l'avenir de la réglementation des crypto monnaies organisée à la Station F.
Des profils plus techno que financiers ?
Autre initiative, celle des entrepreneurs français Cyril Paglino et Andréa Riom qui viennent d'annoncer le lancement officiel de Starchain Capital, un fonds d’investissement créé en septembre 2017 et exclusivement dédié au secteur des crypto-actifs, protocoles décentralisés, et projets utilisant la Blockchain. Basé entre San Francisco, Vancouver et Paris, il est l’un des 150 premiers fonds internationaux consacrés à ce secteur, et le premier avec une équipe exclusivement française.
Après 12 mois d’activité, l'équipe de Starchain Capital qui compte 5 personnes (aux profils plus ingénieurs que financiers aux dires de son fondateur) a réalisé une demi-douzaine d'investissement, le plus souvent aux côtés des fonds américains les plus aguerris comme Sequoia Capital, A16Z, Polychain Capital, Bain Capital ou encore Metastable. Les montants d’investissement varient entre 100.000 et 500.000 dollars, et le fonds a pour stratégie de continuer à investir dans une dizaine de projets par an.
« Aujourd’hui, des centaines d’entrepreneurs et milliers d’ingénieurs délaissent les grandes entreprises de la Silicon Valley pour créer de nouveaux protocoles décentralisés », commente Cyril Paglino, co-fondateur de Starchain Capital. D'après lui, le fait qu'il soit en contact avec les écoles françaises et qu'il puisse potentiellement faire traverser l'océan à des ingénieurs est un argument de taille.
« Les fonds spécialisés dans les cryptos recherchent des spécialistes du private equity mais plus encore des profils technos à l'aise avec la blockchain car le processus de sélection des projets d'investissement est vraiment très techique », nous rapporte un banquier spécialisé sur le sujet. Les dilettantes sont donc priés de s'abstenir...
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Credit photo :Marc Bruxelle / gettyimages