Comment le nouveau plan de Natixis va impacter ses différents métiers...
Natixis a annoncé qu'elle envisageait de vendre à sa maison-mère ses métiers affacturage, cautions et garanties, crédit-bail, crédit à la consommation et titres pour un montant global de 2,7 milliards d'euros. Une opération qui lui permet de devenir une pure investment bank.
En cas de réalisation de cette opération, Natixis investirait ainsi jusqu’à 2,5 Md€ sur la durée de son plan stratégique New Dimension, contre 1 Md€ initialement prévus. Reste à savoir quel sera l'impact sur les différents métiers qui restent dans son giron, à commencer par l'investment banking et la gestion d'actifs...
Début d'élément de réponse dans le document de présentation de Natixis où la banque dévoile les contours de sa stratégie afin que la baisse des revenus de sa banque de financement et d'investissement puisse être limitée à 6% d'ici à 2020.
Produits structurés et M&A à l'honneur
Pour commencer, Natixis précise qu'elle est davantage positionnée sur les solutions (produits structurés), à forte valeur ajoutée, plutôt que sur les produits de flux. Ce qui, en terme d'emplois, se traduira par le renforcement des équipes d’ingénierie financière alors que dans le même temps les activités de flux seront digitalisées. Natixis entend par ailleurs accentuer le développement des activités de dérivés actions et de structurés de crédit tout en favorisant le partage d’expertise et de savoirs entre les équipes.
A titre d'exemple, Natixis a récemment renforcé ses activités FIG et DCM avec les recrutements de Robert Gardiner (ex-HSBC) pour couvrir les pays d'Europe du Nord ainsi que de Thibault Archeray (ex-UBS) pour piloter la zone France-BeLux. Les fonctions IT et middle office ne sont pas oubliées, en témoigne le recrutement de Véronique Sani (ex-SGCIB) qui prendra dès la semaine prochaine ses fonctions de directrice des Opérations et des Systèmes d’Information de Natixis.
Enfin, la filiale de BPCE entend par ailleurs poursuivre sa stratégie du développement d’un modèle multi-boutiques sur les activités de M&A (inspirée en fait de sa stratégie multi-actifs dans l'asset management). Ce qui, d'après les analystes du broker Jefferies, l'opération « renforce la stratégie asset-light de la banque » qui entend aussi « profiter de ses nouvelles marges de manoeuvre pour se développer via des acquisitions ».
Après Leonardo & Co (France) 360 Corporate (Espagne), PJ Solomon (USA) Clipperton (France) Fenchurch Advisory Partners (YK) et Vermilion Partners (Chine), d'autres rachats de boutiques M&A devraient suivre...
Sans oublier la gestion d'actifs
« En donnant à Natixis des moyens supplémentaires pour investir dans ses métiers asset-light et différenciants, principalement la gestion d’actifs, ce projet constituerait une opportunité additionnelle de développement », explique François Riahi, le nouveau directeur général de Natixis. Au printemps dernier, Ostrum Asset Management (ex-Natixis AM) avait déjà indiqué vouloir se recentrer sur son expertise historique en gestion obligataire, ses compétences ciblées en gestion actions et son savoir-faire reconnu en gestion assurantielle.
Les moyens et la marge de manœuvre pourraient ainsi être accrus, et améliorer ainsi la politique de rétention du personnel. En effet, « malgré de bons résulats, l’heure est au dé-recrutement et à l’hémorragie de cadres que ce soit dans la gestion ou l’analyse credit », nous rapportait avant l'été un analyst credit senior sous couvert d'anonymat. Et celui-ci d'ajouter aujourd'hui que « l’opération vise à se délester d’actifs non stratégiques auprès de la maison mère mais en consolidé, tout cela au final reste dans le meme groupe ». De quoi relativiser...
Credit image : Natixis
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