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BofA en mode réorganisation à Londres suite au transfert de banquiers vers Paris

Tout le monde n’est pas encore parti. Certes, Bank of America aurait déjà transféré les nouveaux responsables de son activité titres à Paris, mais Luigi Rizzo, responsable de la banque d'investissement chez BofA pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique, restera à Londres jusqu'à la fin mars. Une fois à Paris, il se concentrera sur la banque d’investissement dans l’UE. À Londres, les activités de banque d’investissement de BofA sont en pleine ébullition.

Sur les cinq derniers mois, deux de ses figures les plus emblématiques sont parties. Christian Meissner, responsable de la BFI, est parti en septembre 2018. Il était officiellement basé à New York mais était souvent présent à Londres. Autre départ, celui le mois dernier de Diego De Giorgi, responsable mondial de la banque d’investissement basé à Londres. Depuis, BofA a nommé deux nouveaux responsables de la banque d'investissement, Jack MacDonald et Thomas Sheehan qui, n’en déplaise aux banquiers londoniens, sont tous deux basés aux États-Unis.

Alors que Bank of America cherche à regagner des parts de marché dans les M&A au niveau mondial, certains banquiers londoniens indiquent que leur activité est de plus en plus biaisée en faveur de New York. « Les M&A chez BofA sont vraiment dirigées par Patrick Ramsey et Steve Baronoff à New York », affirme un observateur senior. « Cela ressemble à une entreprise américaine, avec toutes les décisions importantes prises à New York, notamment pour tout ce qui concerne les risques ».

Le risque est devenu une variable de plus en plus importante dans la division de banque d’investissement de Bank of America depuis que la banque a enregistré une perte de 300 M$ sur ses transactions avec le fabricant de meubles sud-africain Steinhoff International en 2017. Consécutivement à cette perte, Bloomberg a annoncé que la banque a abandonné ses plans à long-terme visant à développer ses principaux secteurs d'activité au sein de sa banque d'investissement. Cela aurait contribué à la réduction de 26% des revenus globaux des M&A de BofA de l'an dernier à un moment où la plupart des autres banques ont enregistré une hausse à deux chiffres.

La banque essaie de tourner la page. En novembre 2018, le Financial Times a indiqué que le remplaçant de Meissner, Matthew Koder, prévoyait d'embaucher jusqu'à 50 managing directors dans le monde, ainsi que du personnel support. En fait, les nouvelles recrues pourraient se concentrer sur les clients américains du mid-market : Brian Moynihan, CEO de BofA, a déclaré en décembre que la banque avait « laissé un trou dans le coverage des transactions midcaps aux États-Unis », ce qui a contribué à la contraction des revenus de l'an dernier.

Certains observateurs londoniens relèvent que BofA devrait également renforcer son activité basée au UK qui est en mode recrutement. Bien que Thomas Sheehan,  déjà basé à Londres, Head of Global Healthcare Investment Banking déjà basé à Londres, doive passer plus temps à la City dans la nouvelle organisation, les activités londoniennes de BofA nécessiteraient davantage de contrôle à un niveau senior tandis qu’elle cherche à gagner des parts dans la zone EMEA. L'an dernier, BofA figurait au 7ème rang du classement Dealogic des M&A en Europe, contre le 5ème rang en 2017. Au Royaume-Uni, elle était classée 10ème contre 4ème un an plus tôt.

Bank of America n’a pas souhaité commenter cet article, mais le besoin de nouveaux talents au sommet de la hiérarchie londonienne n’est pas si évident. Le co-responsable mondial des M&A basé à Londres, Adrian Mee, travaille depuis neuf ans pour la banque, tandis que Jim O'Neill, responsable de la banque de BFI pour la région EMEA, y est depuis 23 ans. L'an dernier, la banque a procédé à de nombreux recrutements seniors, dont celui de Severin Brisnay, un ex-UBS arrivé  en mai comme responsable M&A EMEA et Matt Cannon, un ex-Morgan Stanley arrivé en février en tant que responsable de la banque d'investissement pour le Royaume-Uni et l'Irlande. Le nom de BofA figurait sur certaines transactions majeures, y compris l'acquisition par Comcast de Sky pour 39 milliards de dollars, la plus grande offre britannique jamais mise en concurrence.

Malgré tout, le glissement dans le classement montre que les banquiers londoniens de BofA ont encore du pain sur la planche. Leur enthousiasme pourrait être douché par les prévisions de certains chasseurs de têtes anticipant de faibles bonus pour les banquiers M&A à Londres pour 2018. En 2017 (dernière année pour laquelle des chiffres sur les salaires sont disponibles), la rémunération moyenne des material risk takers de Bank of America (traders, banquiers, et fonctions seniors de contrôle à Londres) était inférieure à celle des autres banques d’investissement américaines de la City. « Nous avons perdu du terrain en termes de rémunération », admet une source interne senior.

Un chasseur de têtes a déclaré que les banquiers londoniens de BofA n’étaient pas résignés pour autant : « Leurs attentes ont bien été canalisées pour les bonus de 2018 et ils s'attendaient à ce que l’enveloppe de bonus soit en baisse ». Alors que la banque se restructure pour cause de Brexit, 2019 recèle un potentiel - à la fois pour les nouvelles recrues et pour un rebond dans les league tables.

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AUTEURSarah Butcher Global Editor

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