Les packages de relocation post-Brexit des banques laissent à désirer
Si vous déménagez en Europe à cause du Brexit, ne vous attendez pas à vous sentir riche. Plus les nouveaux contrats de travail dans le cadre du Brexit sont signés, plus les bénéficiaires en ressentent les effets. Aucune banque n'a été particulièrement généreuse, même si certaines l'ont été plus que d'autres.
Dan Begbie Clench, employment partner au sein du cabinet d'avocats londonien Doyle Clayton, explique que les salaires sont le problème. « Les banquiers qui déménagent se voient proposer des salaires qui reflètent davantage les niveaux pratiqués à Paris et à Francfort plutôt que celui qu’ils touchaient à Londres. Ils sont traités à parité avec le personnel local et non avec ce à quoi ils étaient habitués ».
Les banques ne sont pas disposées à discuter de leurs forfaits de réinstallation, qui souvent diffèrent d'une personne à l'autre. Morgan Stanley, par exemple, aurait offert à certains de ses vendeurs fixed income une augmentation de salaire de 5% pour s’installer à Francfort, plus 5.000 £ (5.700 €) pour couvrir les frais de déménagement, mais rien de plus. BNP Paribas aurait agacé certains de ses employés londoniens en leur demandant de s'installer à Paris avec des salaires en euros nettement inférieurs à leurs revenus à Londres.
Bank of America Merrill Lynch, qui a commencé à transférer une partie de son personnel de Londres vers Paris la semaine dernière, propose l'un des programmes de réinstallation les plus cohérents et les plus généreux. Les employés de BAML qui s'installent à Paris se voient proposer un hébergement parisien temporaire de 30 jours, qui peut être étendu à 60 si nécessaire. S'ils ne déplacent pas leurs familles avant la fin de l'année scolaire, les traders et vendeurs de la banque se verront également offrir 25.000 $ (22.000 €) pour couvrir leurs frais de déplacement. Cependant, comme les autres banques, BAML fixe ses salaires en fonction des niveaux pratiqués à Paris plutôt que de convertir les salaires de Londres en euros.
Les employés mutés dans le cadre des nouveaux contrats pourraient se retrouver temporairement bloqués. Comme c'est généralement le cas pour les indemnités d'expatriation, la plupart des banques ont prévu de récupérer tous les extras de réinstallation qu'elles proposent aux employés qui partent volontairement dans un délai d'un an. C’est quelque chose dont doivent tenir compte les banquiers qui, une fois installés à Paris ou à Francfort, décideraient de passer à la concurrence.
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