Quand SocGen doit faire face à une année 2018 difficile...
Saviez-vous qu'après Deutsche Bank, SocGen avait été la deuxième banque européenne la moins performance au cours des 11 dernières années ? La statistique provient d'un article opinion paru dans le Financial Times.
La raison pour laquelle cette période de 11 ans a été retenue est qu’elle correspond à la période écoulée depuis que Frédéric Oudéa a pris ses fonctions de directeur général en 2008.
Celui-ci est d’ailleurs le dirigeant qui est resté le plus longtemps à la tête d’une banque européenne, et c’est une question intéressante : pourquoi SocGen n’a pas à faire face à la même pression des actionnaires que Deutsche Bank ?
Il est difficile de dire que Frédéric Oudéa a fait du mauvais travail. Contrairement à sa rivale allemande, SocGen gagne de l’argent : un retour sur investissement (ROE) de 7,1% n’est pas particulièrement impressionnant, mais cela reste proche du coût du capital et représente des profits nettement supérieurs à ceux de SocGen lorsqu’il a pris ses fonctions.
La banque française est également restée nettement à l'écart d'amendes de plusieurs milliards de dollars. Même son règlement pour non-respect des sanctions imposées par les États-Unis ne représente qu’une fraction de ce que BNP Paribas a payé.
Mais le cours de l’action ne ment pas : c’est une franchise de banque d’investissement faible, liée à une franchise de banque détail nationale assez stagnante et dans le contexte d’une base de capital qui semble mince par rapport à ses pairs.
Le personnel de la banque de financement et d’investissement en particulier devrait se considérer chanceux si un fonds activiste comme celui qui sévit actuellement chez Barclays ne se présente pas au cours des douze prochains mois avec à la clé un plan de suppression d’emplois.
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