Ces expats de la City qui n’ont pas attendu que la livre chute pour revenir à Paris…
L'éventualité d'un Brexit sans accord fait dévisser la livre qui a chuté hier à son plus bas niveau depuis plus de 2 ans. « Les investisseurs commencent, enfin, à réaliser qu'on pourrait se diriger vers un no-deal Brexit. Une catastrophe pour la Grande-Bretagne. Mais pas seulement », rappelle l’économiste Marc Fiorentino dans son Morning Zapping.
« En un mois, la monnaie britannique a perdu près de 4%. Et ce n'est pas fini. Je suis surpris qu'elle ne chute pas plus violemment. Et je suis surpris du fait que seuls les marchés britanniques soient touchés par la crainte d'un hard Brexit », poursuit-il. Dans ces conditions, les expatriés de la City de Londres – jusqu’ici plutôt attachés à l’idée de rester outre-Manche en dépit du Brexit – pourraient revoir leur jugement si la livre sterling continuait sa descente vertigineuse.
« Concrètement, les expats veulent une livre qui vaut 1,20 euro au minimum. C'est compréhensible car cela donne un avantage certain à un job dans la City par rapport à un job à La Défense », indiquait récemment dans nos colonnes un trader français expatrié à Londres s’exprimant sous couvert d’anonymat. Le cas échéant, les départs pourraient se multiplier. D’autant plus que certains n’ont pas attendu Boris Johnson ni la chute de la livre sterling amorcée depuis plusieurs années pour plier bagages.
Back to home…
Il faut dire que les raisons en faveur d’un rapatriement ne manquent pas. « J’ai pris la décision de suivre mon compagnon qui travaillait en marché au sein d’une grande banque d’investissement anglo-saxonne et à qui l'on a demandé de rentrer à Paris suite au rapatriement complet de son équipe dans le doute d'un hard Brexit », témoigne une professionnelle française du private equity à Londres qui vient d’être recrutée à Paris.
Et de citer pêle-mêle d’autres raisons, notamment « une situation économique peu engageante et qui éveille des craintes quant à notre placement immobilier à Londres et de potentielles complications administratives pour se déplacer librement en Europe, et enfin une raison purement sociale avec un flux continu de nos amis proches qui rentrent à Paris et nous influencent indirectement ».
Enfin, tous les mouvements entre Londres et Paris ne sont pas liés au Brexit. « En ce qui me concerne, j'ai déménagé de Londres en septembre dernier pour des raisons personnelles », nous indique une banquière d’investissement qui désormais vit et travaille à Paris.
« Cependant, je connais d’autres personnes qui sont revenues plus ou moins directement à cause du Brexit, soit parce qu’elles avaient été licenciées pour des motifs économiques et/ou qu’elles avaient trouvé des jobs mieux payés à Paris », poursuit-elle. Un retour gagnant donc, notamment pour ce trader et trois de ses collègues qui avouent désormais « bien mieux gagner leur vie », la chute de la livre sterling étant passée par là, et ce n’est vraisemblablement que le début.
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