Votre boss vous empêche de progresser ? Faites donc comme Iqbal Khan…
Iqbal Khan n'est pas trader, mais il pourrait probablement l'être. Il y a moins de deux mois, il a fait un pari très osé. Aujourd'hui, ce dernier a porté ses fruits.
En effet, ce jeudi matin, UBS a annoncé la nomination d’Iqbal Khan comme co-président de la division gestion de patrimoine aux côtés de Tom Naratil. Joli coup pour UBS et pour Iqbal Khan. Un peu moins pour Tidjane Thiam, son ancien patron de chez Credit Suisse.
Difficile à dire si Iqbal Khan savait qu'il était destiné à jouer un grand rôle chez UBS lorsqu'il a quitté Tidlane Thiam et Credit Suisse en juillet, mais cela semble peu probable. A l'époque, l’agence Bloomberg rapportait qu’il était alors sans emploi et "passait en revue les offres". Cependant, Iqbal Khan avait certainement été en contact avec UBS, qui cherchait un remplaçant suite à la démission en 2017 de son président de la gestion de fortune Juerg Zeltner. Les "discussions informelles" de Khan avec UBS ont provoqué des tensions avec Thiam, contrarié par le manque de loyauté de son lieutenant.
Finalement, Iqbal Khan, 43 ans, aura quitté Credit Suisse parce que Thiam bloquait sa propre ascension. Après avoir augmenté ses bénéfices de 80% en deux ans à la tête de la division de gestion de fortune internationale du Credit Suisse, Iqbal Khan aurait convoité le poste de CEO. Sauf que Tidane Thiam, 56 ans, n’était pas sur le départ. Donc non seulement Iqbal Khan a dû fortement agacer Tidjane Thiam, réputé être « énergique et intimidant », et plus encore en démissionnant pour ne plus être sous ses ordres. Iqbal Khan va maintenant affronter son remplaçant chez Credit Suisse, Philipp Wehle, le choix "sûr" de Tidjane Thiam.
Dans les faits, il est peu fréquent que ceux qui quittent un poste bancaire prestigieux après un conflit avec leur patron puissent ensuite atterrir en douceur. Jes Staley chez Barclays et Bill Winters chez Standard Chartered ont été pris au piège de Jamie Dimon chez JPMorgan. Certes, les deux hommes dirigent désormais leurs propres grandes banques internationales, mais leurs salaires n’ont rien à voir avec celui de Dimon et tous deux ont sans doute des jobs plus difficiles qu’avant. D'autres, comme Christian Meissner, ont carrément disparu de la circulation.
Quant à Iqbal Khan, il n'est pas forcément dans un lit de roses chez UBS. Alors qu’il dirigeait seul la division International Wealth Management chez Credit Suisse, il sera co-président chez UBS. Son responsable adjoint, Tom Naratil, devra être tolérant. Iqbal Khan est réputé être très agréable, ce qui ne l'empêche pas d'être profondément ambitieux. Il ne voudra peut-être pas partager la gloire très longtemps…
Photo by Jackson Jost on Unsplash
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