Où en est le plan de départs volontaires de SGCIB et où vont ceux qui partent ?
Les candidats au plan de départs volontaires de Socgen ont jusqu’au 31 décembre 2019 pour déposer leur candidature. Des sessions de validation ont lieu chaque mois de juillet à décembre, sauf au mois d’août. L’accord prendra fin le 6 février 2020, date limite des départs, à l’exception des salariés gérant les activités en run-off, qui pourront rester si besoin jusqu’au 31 décembre 2020.
Le plan de départs réputé particulièrement généreux rencontre-t-il un vif succès, sachant que l’accord de rupture conventionnelle collective prévoit un maximum de 709 départs volontaires et suppressions d’emploi au sein des services centraux parisiens ? Si la banque française n’a pas fait de commentaires sur ce sujet, nous avons enquêté du côté des syndicats et des employés de la banque afin d’en savoir un peu plus.
D’après la CGT, dans le pôle Global Banking & Investor Solutions (GBIS) dont fait partie SG CIB, 421 dossiers ont d’ores et déjà été validés lors des deuxièmes commissions de validation de la direction de la banque. Sur ces 421 dossiers, 290 concernent des départs volontaires (DV), 111 des reclassements internes (RI) et 20 des transitions d'activité (TA). A noter que la prochaine commission de validation se tiendra le 27 septembre.
Du monde au balcon
A ce rythme, il est fort à parier que le plan de départs dépassera le seuil des 700 volontaires. D’après les témoignages des employés de la banque sous couvert d’anonymat, il semble bel et bien y avoir embouteillage. « Sur mon desk par exemple, sur quatre postes ouverts au plan de départs, au moins le double souhaitait postuler », nous explique un ingénieur produits structurés du département dérivés actions. « Il y a par conséquent des départs qui se font en dehors du cadre du plan mais avec une négociation ».
D’autres témoignages affluent dans ce sens. Et les banquiers d’investissement ne sont pas les seuls concernés. « Le plan de départs volontaires de SocGen est tellement généreux que même l’un des responsables des ressources humaines en poste depuis de nombreuses années dans la banque s’est porté candidat au départ », nous a fait savoir une source interne à la banque.
En revanche, les candidats au reclassement interne se montrent plus frileux. « Il faut tenir compte aussi que la plupart des salariés qui restent sur des postes supprimés n'osent plus appuyer sur un bouton de reclassement car ils risquent fortement de tomber sur un périmètre de futures suppressions de poste », relève Philippe Fournil, délégué national de la CGT SG.
Et après ?
Reste à savoir ce qui attend celles et ceux qui font le choix de quitter la banque dans le cadre du plan de départs volontaires. A ce sujet, il est intéressant de voir où ont été recrutés les banquiers qui n’ont pas attendu les annonces de suppression de postes pour plier bagages. Un certain nombre d’entre eux ont déjà rejoint Credit Agricole CIB et Natixis, toutes deux épargnées par les réductions d’effectifs.
Fin avril, par exemple, Nicolas Poirier, ex-Deputy Global Head Client Management et Global Head Client Life Cycle Management chez SGCIB, a rejoint Natixis en tant que managing director (MD) responsable mondial Business Management & Transformation pour les divisions opérations, technologie et immobilier. Fin mai, c’est CACIB qui recrutait Baptiste Rouquet, ex-analyst ventes et produits dérivés et structurés cross asssets chez SGCIB, comme vendeur dérivés actions.
D’autres banques semblent avoir la faveur des banquiers de SocGen, comme HSBC France qui, en juin dernier, a recruté Alexandre Courbon, ex-responsable M&A France et co-responsable de l'activité Corporate Finance pour la France chez SGCIB, au poste de MD responsable des activités de Conseil en Fusions et Acquisitions (M&A) à Paris, avec pour mission d'animer l'équipe en charge de l'origination et l'exécution des transactions de M&A.
Enfin, certains banquiers de SocGen pourraient « se recaser » plus ou moins facilement dans des banques américaines à Paris qui, en ce moment, recrutent dans le sillage du Brexit. « Je suis convaincu que les banques étrangères, américaines en particulier, peuvent être d’excellents points de chute pour accélérer sa carrière ou une zone de rebond pour ceux qui sont sur la sellette », confirme Olivier Coustaing, associé au sein du cabinet de chasse de têtes Alexander Hughes basé Paris.
Pour finir, rien d’empêche les banquiers de SGCIB sur le départ à tenter leur chance en dehors de la banque en rejoignant par exemple une fintech, comme l’a fait avant eux un certain Daniel Fields, ex-MD responsable des activités de marché à Paris et Londres chez SGCIB, qui a rejoint cet été la plateforme digitale indépendante PremiaLab dédiée aux stratégies quantitatives. Bref, ce ne sont pas les points de chute qui font défaut.
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