Comment vraiment se démarquer lors d'un entretien en banque d'investissement

Voici venue la saison des entretiens pour les emplois juniors dans les banques d'investissement. Si vous êtes un jeune diplômé qui essaie de décrocher un premier poste d’analyst ou de stagiaire en banque l’an prochain, j’ai un conseil à vous donner. - Réfléchissez bien à ce dans quoi vous excellez et qui vous passionne réellement, et non pas à ce dans quoi vous croyez qu’il serait bien d’exceller et d’être passionné.

Car c’est la passion qui vous permettra de décrocher un job, non pas le fait de cocher des cases imaginaires.

J'ai assisté à de très nombreux entretiens avec des juniors et observé une tendance croissante chez les candidats interrogés à parler de leur implication dans des clubs d'investissements et autres compétitions toastmasters, comme si cela leur permettait de décrocher le poste. Ce qui ne se produit pratiquement jamais.

Si vous avez 21 ans, il est en effet hautement improbable que vous ayez développé un modèle d’investissement personnel surpassant les performances de référence. Ainsi, bien que votre implication dans le club d’investissement soit intéressante et importante, elle ne vous permettra pas de vous démarquer. Ce qui va me faire penser à vous plutôt qu’un autre, c'est la personnalité et la passion.

Si vous avez réussi les entretiens Hirevue, c’est que vous avez déjà satisfait aux conditions préalables académiques et compétences requises. Le processus d’entretien sert donc à dévoiler un peu plus votre personnalité. Donnez à l'intervieweur une raison de vous embaucher. Ne discutez pas des mêmes sujets que tout le monde. L'intervieweur rencontrera au moins huit autres candidats ce jour-là et a déjà votre CV sous les yeux. S'il ne vous pose pas de questions sur le club d'investissement, n'en parlez pas.

Une candidate du Master Ingénierie Financière de l’Université de Berkeley illustre parfaitement mon propos. Je l'ai interviewée il y a quelques années. Son CV était spectaculaire : 95% était apparemment son plus mauvais score à un test et elle avait déjà effectué 3 stages dans le private equity et des dérivés. Cependant, elle faisait partie d'une cohorte de candidats tout aussi sensationnels les uns que les autres qui aurait peut-être disparue sans laisser de traces, si ce n'est ces deux mots qu’elle a énumérés parmi ses hobbies : « films d'horreur ».

Quand j'ai voulu en savoir plus, elle était presque désolée. Une enquête plus approfondie m’a révélé qu’elle avait en réalité réalisé et produit plusieurs films d’horreur à petit budget. Tout en étudiant et travaillant à temps partiel, elle avait réussi à libérer suffisamment de temps libre pour se livrer à une véritable passion. Cela l'a amenée à chercher des financements, choisir des acteurs, repérer des sites et écrire des scenarios : autant de compétences manifestement très pertinentes pour le secteur bancaire.

Avant de foncer à un entretien, vous devez réfléchir à ce qui est potentiellement unique pour vous et votre vie. Cela vous rendra plus attrayant et intéressant que si vous vous concentrez sur les "intérêts" que chaque diplômé a également sur son CV. Je n'oublierai jamais la brillante étudiante qui a réalisé un film d'horreur à Berkeley. Je n’en dirai pas autant du responsable du club d’investissement de l'Imperial College.

Et si vous n’avez pas de passions ? Et bien vous devez sortir et en trouver ! Elles vont certainement enrichir votre vie et très probablement vous aider à entrer dans une banque. Les interviewers peuvent deviner quand vous feignez de l’intérêt pour des sujets dont vous pensez qu’ils veulent entendre parler, mais n’oublient pas une vraie passion. Et dans un marché de plus en plus concurrentiel pour les postes juniors, c’est la passion et la personnalité qui font toute la différence pour décrocher le job, ou pas.

Brennan Huff est le pseudonyme d'un ex-MD possédant 20 ans d'expérience en banque

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