Les banques mettent à jour leurs directives face à la propagation de COVID-19…
Alors que le coronavirus, rebaptisé COVID-19, ne semble toujours pas sous contrôle, contrairement aux attentes, certaines banques commencent à revoir leurs directives pour aider leurs personnels à se protéger de la maladie.
Sally Boyle, directrice monde de la gestion du capital humain chez Goldman Sachs, a diffusé avant-hier un message aux employés les informant des nouvelles précautions à prendre afin de limiter la propagation du virus. Dans un mémo auquel nous avons pu avoir accès, elle demande à tous les employés de retour de Hong Kong, Macao, Singapour, Taiwan, Corée, Thaïlande, Malaisie, du Japon ou de Chine continentale de s’enregistrer sur le portail de la banque permettant de gérer la continuité des opérations.
En outre, les personnels de Goldman revenant de Chine continentale sont priés de rester éloignés des bureaux pendant 14 jours. Les autres, rentrant des autres pays cités précédemment, peuvent rejoindre les bureaux – sauf s’ils toussent, ont de la fièvre, le souffle court ou présentent d’autres symptômes de maladies respiratoires, auquel cas ils doivent rester confinés et prendre contact avec les services de santé. Ils ne seront autorisés à rejoindre les bureaux qu’après validation de l’équipe médicale de Goldman Sachs.
Durant les périodes d’isolement, Goldman demande à ses collaborateurs de ne pas contacter les clients ni leurs collègues, et de n’assister à aucune conférence ni aucun événement à travers le monde.
Si Goldman a opté pour des conditions plus strictes, la plupart des autres banques concentrent toujours leur vigilance sur la Chine continentale, sans prendre en considération les pays voisins. Chez SocGen, les restrictions de déplacement ne s’appliquent qu’à la Chine et tout voyage personnel doit être notifié. HSBC interdit toujours les voyages à destination de la Chine continentale jusqu’à nouvel ordre. JPMorgan restreint également tous les voyages d’affaires vers la Chine continentale, et exige que chaque employé en revenant travaille en home office pendant 14 jours. Dans la même veine, UBS demande aussi à ses collaborateurs de retour de Chine continentale de rester confinés chez eux pendant 14 jours, et limite au strict minimum les déplacements non indispensables vers Hong Kong et Singapour.
Les périodes de quarantaine de deux semaines font suite à la publication avant-hier d’une étude non-évaluée par des pairs, portant sur plus de 1 000 patients hospitalisés à Guangzhou : selon les observations, la période d’incubation du virus pourrait atteindre 24 jours, bien que la valeur médiane soit de trois jours. Parallèlement, alors que la plupart des patients ayant développé une pneumonie ont été atteints sous quatre jours, dans certains cas, la pneumonie conséquence du virus n’est apparue qu’au bout de 47, voire 60 jours.
Les banques de Singapour ont été parmi les plus proactives dans leurs mesures de protection contre le virus. 58 personnes ont été testées positives au virus dans le pays, parmi lesquelles un employé de 62 ans chez DBS Bank et un membre de sa famille âgé de 30 ans. Avant-hier, DBS a fermé l’une de ses salles de marché pour désinfection et a distribué à ses employés un kit de soins comprenant des masques, un thermomètre, une solution antibactérienne pour les mains et de la vitamine C.
A Hong Kong, où 53 cas porteurs du virus ont été confirmés, un employé de Mitsubishi UFJ se trouve en quarantaine après qu’un membre de sa famille eut contracté la maladie. Comme nous l’avons évoqué avant-hier, Standard Chartered a commencé à distribuer gratuitement à ses équipes des petits-déjeuners et déjeuners afin de leur remonter le moral. Elle leur accorde également cinq jours de congé supplémentaires. HBSC prend plus ou moins le même chemin.
Hormis les problèmes de personnel, le virus pourrait générer de véritables problèmes pour les banques en cas de pandémie durable. Le Financial Times rapportait hier que les créances douteuses au sein du système bancaire chinois seraient susceptibles de tripler le montant des prêts non performants en cas de crise prolongée. Le Professeur Neil Ferguson, expert en maladies infectieuses à Imperial College à Londres, a évoqué dans le même temps les prémices d’une pandémie mondiale, susceptible de toucher 60% de la population britannique.
La plupart des banques se disent prêtes à revoir leurs directives si nécessaire. « A ce stade, nous restons sur un fonctionnement normal, mais nous nous sommes préparés à toutes les éventualités, et avons un plan de poursuite d’activité bien établi » a déclaré un porte-parole de Credit Suisse.
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