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La COVID-19 pourrait motiver de nouveaux recrutements à Paris dans l’optique du Brexit

Le rythme des recrutements en banque d’investissement a marqué le pas en raison de l’épidémie de COVID-19 : plusieurs banques ont successivement annoncé le gel des embauches, mais il reste un secteur dans lequel la pandémie pourrait contribuer à la relance.

Selon un faisceau d’indices, la COVID-19 pourrait en effet faire capoter les plans de relocalisation de certains employés de banques étrangères qui, Brexit oblige, prévoyaient de s’installer à Paris avant la fin de l’année. Selon Stéphane Rambosson, directeur général de Vici Advisory, « sur la partie marchés, une banque internationale a suspendu ses plans de transfert concernant 80 personnes actuellement basées à Londres. Il règne une certaine nervosité chez les employeurs à cause de l’épidémie. »

Si les transferts sont gelés, les banques pourraient être contraintes de recruter localement pour combler le manque d’effectifs. « Cela pourrait créer un problème, car dans certains cas, l’expertise est à Londres ; Paris pourrait donc constituer une réserve de talents, » ajoute Stéphane Rambosson.

Le gel des embauches chez BNP Paribas pourrait affecter sa capacité à s’attaquer à l’un de ses problèmes urgents – étoffer ses rangs en vice presidents et associates et développer certains de ses secteurs d’activité. Un MD parisien déclare à ce sujet : « la banque peine à attirer des juniors de qualité. Au démarrage, elle les rémunère 15% de moins, puis elle les sort des équipes sectorielles pour les intégrer au pool généraliste et les faire travailler transversalement sur l’exécution et plusieurs secteurs d’activité. »

La situation a suscité des récriminations quant à la charge de travail, alors que dans le même temps, les juniors exprimaient une certaine frustration en raison de leur exposition insuffisante aux deals.  La mutualisation des ressources constituait l’un des éléments du plan de BNP Paribas visant à améliorer la qualité et la taille de ses secteurs – une autre démarche de son recrutement avant l’épidémie. Alors que les deals sont aujourd’hui en suspens, les juniors pourraient y trouver une bonne raison de ne pas aller voir ailleurs.

Mais si les banques réduisent leurs embauches, elles font aussi marche arrière sur les licenciements en raison de la crise. SG a indiqué différer toute restructuration durant la pandémie, même si elle a annoncé revoir certaines parties de son activité dérivés actions en réduisant sa présence en produits structurés complexes. BNP Paribas et Natixis ont également fait état de pertes dans leur activité dérivés actions au premier trimestre, avec des revenus touchés de plein fouet par l’annulation du paiement des dividendes, mais aucune n’a pour l’instant indiqué revoir ses plans.

Toute suppression de postes dans le climat actuel doit être soigneusement pesée par rapport à son impact potentiel sur la réputation. « Après le soutien dont les banques françaises ont bénéficié durant la crise de 2008-2009, commencer à licencier en raison de la COVID-19 ne serait pas une bonne décision politique, » ajoute Stéphane Rambosson.

La réticence des banques françaises contraste avec la position de ses rivales dans les autres pays : après une suspension de six semaines pour cause de pandémie, Deutsche Bank a repris son plan de licenciements visant 18 000 postes, tandis qu’au Royaume-Uni, Royal Bank of Scotland a supprimé environ 130 postes au sein des opérations de NatWest Markets (NWM) dans le cadre d’un plan de restructuration annoncé en février dernier.

Concrètement, travailler dans une banque française pourrait constituer un filet de sécurité en pleine tempête COVID. Mais cela ne signifie en rien un arrêt total des départs pour les mois à venir, dans la mesure où les banques pousseraient les gens vers la sortie au lieu de procéder à des licenciements massifs. « Je pense plus probable que les suppressions de poste se fassent dans la discrétion, sous forme de départs volontaires. » Reste à savoir si les packages de départ seront aussi généreux que par le passé.

Crédit photo : Nicola Fioravanti sur Unsplash

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AUTEURSarah Butcher Editrice Monde

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