Pas d’activité partielle de longue durée dans les banques françaises
Le nouveau dispositif du gouvernement sur l’activité partielle de longue durée (APLD) est entré en vigueur le 1er juillet, mais les banques d’investissement n’y auront pas recours.
Calquée sur le programme de ‘Kurzarbeit’ déployé en Allemagne, la nouvelle mesure reproduit le dispositif d’urgence mis en place durant le confinement. Elle sera applicable partout où syndicats et entreprises parviendront à des accords sur une réduction du temps de travail visant au maintien de l’emploi, pour une durée pouvant aller jusqu’à deux ans.
Le Président Macron a précisé que l’Etat prendrait en charge 85% des coûts du chômage partiel. En contrepartie, il encourage les entreprises à conclure avec les syndicats des accords collectifs majoritaires de branche ou d’entreprise. Le soutien de l’Etat passera à 80% pour les accords conclus après le 1er octobre.
Les plus grandes banques françaises campent sur leurs positions du printemps dernier et ne comptent pas tirer parti du nouveau dispositif. Au début de la pandémie de COVID-19 en mars, elles s’étaient engagées à ne pas recourir au chômage partiel. Objectif : éviter de solliciter l’aide de l’Etat et de devoir respecter les conditions auxquelles elle était assortie.
Société Générale a déclaré ne pas déroger à sa position définie le 1er avril dernier, lorsqu’elle s’est engagée à n’utiliser ni le dispositif d’urgence sur le chômage partiel, ni les mesures autorisant les entreprises à reporter leurs charges sociales et fiscales. Elle indiquait alors : « nous veillerons à ne pas peser sur les finances publiques et ne solliciter aucune aide de l’Etat » pour justement permettre à l’Etat de concentrer son aide sur les entreprises les plus en difficulté. BNP Paribas, Natixis et Crédit Agricole ont adopté des positions comparables.
En écartant l’utilisation du dispositif, les banques gardent la main pour gérer leurs activités à leur guise. A l’émergence de la crise, elles ont gelé les recrutements et suspendu les plans de licenciements, mais les réductions d’effectifs pourraient revenir à l’ordre du jour plus tard dans l’année. Le conseil d’administration de Société Générale souhaite une revue de détail d’une partie de son activité de trading actions après un premier trimestre difficile.
Les boutiques sont également tentées d’éviter le dispositif autant que possible. Les grands établissements indépendants comme Lazard et Rothschild ont enregistré une progression en debt advisory et restructuration qui compensera la chute probable des revenus M&A. Le mois dernier, Perella Weinberg a réduit ses effectifs d’environ 7% à la suite de la pandémie, y compris à Paris, et ne prévoit pas d’utiliser l’APLD, d’après une source interne.
Pour conserver l’intégralité de leurs effectifs à temps plein, les banques ont entre autres réussi à imposer à leurs salariés de prendre des congés durant le confinement. Si la mesure a constitué un réel défi pour les équipes impliquées dans des deals, qui ont été contraintes de tout laisser en plan, c’est sans doute une solution acceptable à l’heure où 13 millions de français se trouvent en activité partielle et où le chômage a augmenté dans un certain nombre de secteurs.
Le 1er juillet, Airbus a annoncé un plan de licenciements touchant 5 000 personnes en France. Les derniers chiffres du chômage indiquaient un recul de 3,3% du nombre des demandeurs d’emplois sans aucune activité en mai, suite au redémarrage de l’économie, après des augmentations de 7,1% en mars et 22,6% en avril.
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