Avis de tempête : le plan géant de réduction de coûts d’HSBC ne fait que commencer
HSBC a commencé à couper des têtes. Après l’annonce de 35 000 licenciements en février dernier, la banque s’est rapidement séparée de quelques professionnels européens en equity, puis de certains en trading taux, avant de viser 38% de ses effectifs du siège France à Paris, et de supprimer des postes de banquiers M&A à Londres à la fin de l’été.
Malgré cela, la route est encore longue, très longue.
Lors de la publication de ses résultats du troisième trimestre, HSBC a déclaré n’avoir à ce jour engagé que 0,6 milliard de dollars d’économies – comprenant les réductions de la masse salariale - sur les 4,5 milliards visés à l’horizon 2022. Elle compte maintenant « poursuivre plus rapidement son programme de réduction de coûts » et annoncera un plan encore plus ambitieux lors de la publication de ses résultats du quatrième trimestre, lequel concernera plus particulièrement la région Amériques et la France.
Tout cela semble d’assez mauvais augure pour qui ne travaille pas dans l’un des secteurs favoris d’HSBC, à savoir l’Asie – où elle a l’intention d’investir plus massivement, et la technologie, où elle prévoit de dépenser plus dans les secteurs très prisés que sont « la digitalisation et l’automatisation, » en dépit des réductions de budget partout ailleurs.
Dans un rapport paru en septembre, des analystes de Barclays laissaient entendre qu’HSBC devrait en fait supprimer 100 000 postes pour atteindre son objectif de 10 à 12% de rendement des capitaux propres à l’horizon 2022. HSBC n’a pas indiqué vouloir licencier dans ces proportions, mais les chiffres de Return On Tangible Equity (ROTE) dévoilés lors des résultats ne présagent rien de bon ; pas plus qu’ils n’évoluent dans la bonne direction.
En global banking and markets (GMB), qui englobent les opérations de vente et trading d’HSBC, les revenus pour les neuf premiers mois de l’année ont progressé de 93% par rapport à l’an dernier en credit trading, de 33% en trading taux, et de 31% en trading FX. Les revenus du trading actions ont chuté de 20% sur la même période.
Dans le même temps, les profits en GBM ont également baissé de 25% sur un an pour les neuf premiers mois de l’année, alors que la plupart des banques ont réalisé leur meilleure performance des dix dernières années. Dans le détail par région-clé, les pertes GBM se sont creusées en Europe, les bénéfices ont reculé en Asie, et progressé en Amérique du Nord – mais pas suffisamment pour compenser les problèmes des autres secteurs.
Dans la globalité, ces résultats rappellent le chemin qui reste à parcourir pour HSBC et les coûts qui restent à réduire. En GBM, les employés européens seront sans doute en première ligne. Mais les traders asiatiques seraient bien inspirés de faire profil bas : chez eux aussi, les bénéfices sont en baisse depuis le début de l’année.
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