Ce nouvel MD de Deutsche Bank que son père avait obligé à rendre sa Rolex…

C’est fait : Deutsche Bank a non seulement annoncé ses bonus cette semaine, mais aussi ses promotions. Ces dernières interviennent environ un mois et demi plus tard que par le passé. – La banque allemande avait en effet pour habitude de procéder aux promotions fin janvier, mais elle a commencé l’an dernier à les décaler au début mars, en n’appliquant les hausses de salaire correspondantes qu’à partir d’avril, apparemment dans le but de faire quelques économies.

Deutsche Bank n’a pas souhaité s’exprimer sur les nouveaux MD promus de cette année, pas plus que sur la proportion de femmes ou d’employés issus de minorités ayant bénéficié de ces promotions. Christiana Riley, CEO de la branche Amériques de Deutsche Bank, déclarait que « plusieurs centaines de personnes » dans la région Amériques avaient fait l’objet d’une promotion « en raison de leur engagement au-delà de leurs rôles respectifs » pendant « une année exceptionnellement difficile. » Et des promotions ont eu lieu à tous les niveaux de la hiérarchie.

Quelques noms de nouveaux MD ont déjà filtré (et n’hésitez pas à nous contacter si vous en connaissez d’autres). On y retrouve Gil Wilson, director au sein de l’équipe Consumer Retail Coverage and M&A à Londres, chez Deutsche Bank depuis près de 10 ans ; Roger Hopkins, membre de l’équipe très restreinte Institutional Equities que la banque conserve pour son activité Equity Capital Markets ; et Lamont McMillan, arrivé dans la banque allemande en 2003 et aujourd’hui Head of International Treasury Trading List Bond Trading for Europe and Asia – une entité qu’il dirige depuis Londres.

Lamont McMillan est l’un des nouveaux promus les plus intéressants chez Deutsche Bank. Natif d’Harlem, il est régulièrement salué dans les publications économiques afro-américaines et passe pour un érudit de la finance.

Lamont McMillan a effectué son premier stage en banque à l’âge de 14 ans, apparemment grâce à son oncle Jerry, alors employé au trading desk obligations de Goldman, lui-même aujourd’hui director chez Deutsche Bank à New York. « J’ai eu la possibilité à un très jeune âge de venir, m’installer avec ces gens, d’apprendre sur les marchés et de trouver un cadre pour le trading, » déclarait-il à Black Entreprise Magazine. « Et dans la mesure où j’avais des résultats, ils ont voulu me proposer d’autres opportunités. » Paul Jacobson, ancien partner chez Goldman, a créé à son arrivée chez Deutsche Bank en 1996 une filière de stage non-officielle pour les candidats issus de minorités – en fait pour Lamont, le rémunérant de sa poche alors que Lamont était encore au lycée, et Lamont a finalement rejoint DB six ans plus tard dès la fin de ses études.

Pendant toutes ces années, le père de Lamont, qui travaillait alors pour la Financial Industry Regulatory Authority (FINRA), a tout fait pour que son fils garde les pieds sur terre. Un soir où Lamont était rentré à la maison avec une Rolex offerte par un trader, son père lui aurait demandé de la rendre. « Je ne voulais pas qu’il soit obnubilé par les pièges et le matérialisme de Wall Street, » aurait-il dit durant la ‘discussion animée’ qui s’ensuivit. « Je lui ai dit ‘tu n’es pas là pour ramener des montres ; tu es là pour apprendre. Si tu restes concentré sur ce qui est important, tu pourras t’acheter une Rolex un jour ou l’autre’. »

Aujourd’hui, Lamont semble porter une Patek Philippe. Et il en a les moyens : le salaire moyen d’un managing director en banque d’investissement chez Deutsche Bank se montait l’an dernier à 664k €.

Crédit photo : Mohammad Dadsetan sur Unsplash 

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