Record pour les hauts salaires de BNP Paribas en 2022
Ce n’est pas la meilleure année pour être banquier – à moins de travailler chez BNP Paribas.
Selon le rapport sur les rémunérations de la banque de la rue d’Antin, publié ce mois-ci pour l’année 2022, 368 personnes ont touché plus d’un million d’euros au titre de l’exercice 2022, soit encore plus qu’en 2021, pourtant une année record ! Pour reprendre les paroles du tube de Jay-Z, « elle a fait plus de millionnaires que le loto, » (moins de 200 millionnaires en France en 2022).
Les preneurs de risque (MRT pour Material Risk Takers) sont désignés par la réglementation européenne comme les personnels « dont les activités professionnelles ont une incidence significative sur le profil de risque d’un établissement. » Ce sont en général des managing directors ou des collaborateurs ayant autorité pour approuver ou refuser des décisions en matière de crédit, ou pour initier, approuver ou refuser des transactions à risque élevé.
Non seulement BNP a rémunéré beaucoup plus de gens au-delà d’un million d’euros que par le passé, mais elle le fait aussi à tous les niveaux - contrairement à ce que l’on a pu voir par exemple chez HSBC ou Deutsche Bank, où ils étaient moins nombreux à gagner entre 2 millions et 2,5 millions d’euros en 2022 qu’en 2021, BNP a rémunéré plus de gens au-delà d’un million d’euros dans toutes les lignes d’activité.
Les 17% d’augmentation de la rémunération moyenne des MRT de l’activité Corporate & Institutional Banking (CIB) de BNP reflètent un bon équilibre - +14% pour la rémunération fixe et +18% pour la partie variable.
C’est assez différent de ce que nous avons pu constater dans d’autres banques – les MRT de Deutsche Bank ont enregistré une légère hausse de leur rémunération fixe, mais une baisse de leur part variable, tandis que ceux de HSBC ont vu les deux composantes régresser. À l’inverse, les MRT de Standard Chartered ont vu les deux progresser.
Comme chez Standard Chartered – et là aussi à l’inverse de DB et HSBC – le nombre de MRT chez BNP est aussi en baisse, de 766 à 735. Il y a sans doute finalement un soupçon de « la qualité prime sur la quantité » - et c’est une étape majeure vers l’objectif assumé de la banque de devenir n°1 en Europe.
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