Les jobs les plus gratifiants dans la banque ne sont pas ceux auxquels on pense…
Quel job en banque vous apportera le plus haut niveau de satisfaction ? S'agit-il des M&A et corporate finance, avec des horaires à rallonge mais une franche camaraderie lors de soirées pizzas ? Non. S'agit-il des ventes et du trading, avec la menace omniprésente de perdre votre job au profit d'un algorithme mais le plaisir occasionnel de travailler en équipe ? Toujours non. Et n’est pas non plus la conformité et le risque - Les emplois les plus intéressants dans le secteur bancaire sont… les emplois dans la recherche et l’analyse quantitative. C'est là que se trouve le bonheur.
Telle est en tout cas la conclusion de notre enquête de satisfaction sur la vie (à laquelle vous pouvez encore répondre ici) complétée par 4.000 professionnels de la finance dans le monde. Nous leur avons demandé comment ils se sentaient au travail. Le tableau ci-dessous montre leurs réponses par secteur.
Si être un « quant » ou travailler dans la recherche sont étonnamment les jobs les plus épanouissants que vous puissiez faire dans le secteur bancaire, les jobs les moins zen dans la banque semblent se situer dans les Opérations. Ici, la satisfaction moyenne au travail n'est que de 43%. Il est à noter que personne n’est absolument exalté au travail - même dans la recherche et les emplois de quants où la satisfaction n’atteint respectivement que 65% et 66%.
Une tendance claire se dégage du graphique ci-dessus : les employés du front office sont généralement plus frustrés que ceux du middle office, qui le sont à leur tour plus que ceux du back office. En ce sens, la satisfaction au travail reflète simplement l'emplacement de votre job dans la hiérarchie des statuts bancaires. Les technologues et les professionnels des opérations ont toujours un statut peu élevé - même si les banques aiment insister sur le fait que les profils techno’ sont désormais spéciaux.
Les commentaires accompagnant l'enquête illustrent cette dynamique. Des professionnels des Opérations se sont plaints de ‘‘longues heures et d’un mauvais management les traitant comme des esclaves’’, ‘’d'intimidation, de travail et de collègues sans intérêt’’ ou bien la sensation d’être ‘’un simple rouage parmi d’autres’’ dans un travail de plus en plus externalisé « par des idiots vers des endroits low cost ». Sans publier leur salaire, nettement inférieur à celui de leurs collègues du front office.
Il en va de même pour la technologie, où les récriminations portent souvent sur une charge de travail élevée, un management médiocre, un travail axé sur les processus et une faible rémunération.
En comparaison, le plaisir d'être quant ou de travailler dans la recherche semble provenir de la nature plus académique de ces emplois et de l'autonomie intellectuelle que cela implique. - Dans les deux domaines, il est beaucoup question de "travail intéressant", de "stimulation mentale" et de "défi intellectuel".
Cependant, ni la recherche ni les emplois quantitatifs ne sont des machines magiques à bonheur. Les deux ont leurs détracteurs. Tous les emplois quantitatifs ne sont pas en front-office, et il y a aussi des récriminations quant au "faible prestige" et l'inutilité de répondre à des exigences réglementaires très spécifiques.
Entre-temps, les professionnels de la recherche craignent de perdre leur emploi et l'un d'entre eux se demande si la banque est vraiment le meilleur choix de carrière : « J'ai trop de choses à faire et il est déprimant de voir des personnes intellectuellement moyennes se débrouiller extrêmement bien dans les entreprises », fait-il observer.
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